Qui l’aurait parié ? L’Allemagne, championne du monde en titre, est tombée d’entrée face à un Mexique déchaîné (1-0). Que ça serve de leçon au Brésil de Neymar, qui entre en lice dans la soirée contre la Suisse au Mondial-2018.
. Qu’arrive-t-il à l’Allemagne ?
Dans le couloir des vestiaires avant les hymnes, les visages des Allemands sont anormalement tendus. On peut y lire, au choix, de la détermination, ou alors le doute qui assaille cette équipe depuis quelques jours, après ses dernières sorties médiocres et les tensions liées à l’affaire des “Turcs” Gündogan et Özil.
Evidemment la deuxième interprétation l’emporte: Hirving Lozano hérite du ballon dans le surface, efface le malheureux Özil qui a suppléé Kimmich parti sabre au clair à l’attaque, et trompe Neuer d’un tir sec et placé.
“Nous savons qu’il va nous falloir passer la vitesse supérieure”, avait prévenu Toni Kroos avant le match. Il n’a pas été entendu.
Les symptômes étaient là: la Mannschaft restait sur cinq matches nuls et une victoire 2-1 contre l’Arabie Saoudite, pulvérisée depuis par la Russie (5-0) en ouverture du Mondial.
Le sélectionneur Joachim Löw se serait aussi volontiers passé de la polémique née des photos montrant les milieux de terrain Mesut Özil et Ilkay Gündogan avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Mais de toutes façons, Löw le savait, conserver le titre mondial “est ce qu’il y a de plus difficile”.
Manuel Neuer rêvait en tout cas d’un autre retour dans la lumière, lui qui n’avait joué qu’un match amical et demi depuis septembre.
Et que dire du Mexique? Il n’avait pas non plus été épargné par les affaires extra-sportives avec la révélation d’une orgie sexuelle impliquant plusieurs joueurs pendant sa préparation. Mais tout est oublié après cette victoire surprise.
. Le Brésil et ses fantômes
Cinq étoiles pour le Brésil, mais un cauchemar récent, le 7-1 infligé à domicile par la Mannschaft en demi-finale de la précédente édition, à Belo Horizonte.
“J’aurais voulu que ça soit différent mais il n’y a pas de trauma. Sinon j’aurais pris ma retraite”, a assuré samedi Marcelo, qui portera à Rostov le brassard de capitaine de la Seleçao.
Le souvenir est tout de même brûlant et les Brésiliens sont en Russie pour un titre qui aurait valeur de rédemption.
Leur leader sera évidemment Neymar, absent sur blessure lors du naufrage d’il y a quatre ans et qui revient à peine d’une absence de quatre mois après une fracture à un pied.
“Il est toujours rapide, il n’a pas perdu cette vitesse mais il n’est pas à 100%. J’espère qu’il sera en forme dimanche”, a déclaré son sélectionneur Tite, qui l’a titularisé.
Même avec un Neymar pas tout à fait au top, le Brésil partira nettement favori face à la Suisse, dont la 6e place au classement Fifa peut sembler flatteuse. Willian, Gabriel Jesus, Coutinho: les options offensives alternatives des Auriverde ont en effet de l’allure.
. Sacré vieux Kolarov
La Serbie a de sacrés bons jeunes, mais c’est d’Aleksandar Kolarov et ses 32 ans qu’est venue la lumière. Un magnifique coup franc a trompé Keylor Navas, gardien du Real et du Costa Rica. “Marquer, je l’avais dans un coin de l’esprit”, a-t-il confié après la rencontre.
Pour les “Ticos”, c’est un brutal retour sur terre après un Mondial-2014 merveilleux, achevé en quarts de finale.
Les paroles du capitaine Bryan Ruiz n’ont peut être pas assez écoutées dans le vestiaire du Costa Rica. Il avait dit avant ce match: “Ce Mondial est beaucoup plus compliqué que le précédent parce qu’au Brésil, nous n’avions rien à perdre”. La pression du premier match a cette fois été trop lourde.