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Mondial : Portugal-Espagne ou le crépuscule des mastodontes

C’est peut-être l’ultime Coupe du monde d’Andrés Iniesta, Gerard Piqué ou Cristiano Ronaldo… Plusieurs mastodontes du football entament un dernier voyage mondial vendredi avec Portugal-Espagne, dans le cadre crépusculaire des “éléphants blancs” de Sotchi, ces bâtiments surdimensionnés hérités des JO d’hiver 2014.

. Iniesta, le chant de l’exil

Huit ans après avoir offert son premier titre mondial à l’Espagne, Iniesta reconnaît volontiers que la Russie devrait être son dernier bal planétaire.

A 34 ans, “Don Andrés” a annoncé son départ du FC Barcelone, son club de toujours, pour rejoindre le Vissel Kobe, au Japon, où son quotidien sera plus dépaysant et moins exigeant.

En attendant, l’icône du foot espagnol (127 sélections, 14 buts) reste incontournable en sélection… et n’exclut pas de continuer au-delà du Mondial si son corps le lui permet.

Avant d’être brutalement démis mercredi, le sélectionneur Julen Lopetegui refusait lui de se passer d’un tel talent. “Je ne veux pas parler au passé d’Andrés, je veux parler au présent”, avait lancé le technicien. “Il a toujours été un titulaire indiscutable avec nous et nous sommes ravis de son rendement.”

. Piqué, l’iconoclaste vous salue bien

Le départ annoncé de Gerard Piqué (31 ans) n’est pas lié à l’âge mais à la lassitude.

Le joueur du FC Barcelone n’a cessé d’être critiqué en Espagne pour avoir défendu le “droit à décider” de la Catalogne. Et de sifflets en huées, l’iconoclaste défenseur a annoncé en 2016 qu’il mettrait fin à sa carrière internationale après le Mondial russe.

“Il y a des gens qui considèrent qu’il est préférable que je ne sois pas là”, soupirait-il alors.

En larmes après un match à huis clos joué début octobre, au plus fort de la crise catalane, Piqué semble n’avoir pas changé d’avis ces derniers mois.

Car le défenseur, en couple avec la chanteuse Shakira, a d’autres priorités. Celui qui rêve de devenir un jour président du Barça est devenu un homme d’affaires aux multiples projets, impliqué notamment dans la réforme de la Coupe Davis de tennis. Et si une autre coupe l’attendait le 15 juillet ?

. Silva, son fils, sa bataille

David Silva n’avait pas la tête au football ces derniers mois: le milieu offensif de Manchester City a multiplié les allers-retours avec Valence, où son bébé Mateo était hospitalisé.

Né prématuré, l’enfant est désormais tiré d’affaire et Silva (32 ans) a affiché son soulagement au printemps. “Merci à tous ceux qui m’ont soutenu pendant cette rude année”, a écrit le Canarien sur Instagram, posant avec son rejeton.

En sélection, Silva était l’un des hommes de base de Lopetegui et ce dernier comptait même lui confier la responsabilité de tirer les penalties en Russie, selon le journal As.

Un Mondial qui devrait être le dernier pour Silva, crâne désormais rasé au point de se confondre avec son alter-ego Iniesta.

. Ronaldo pour repousser le déclin

A 33 ans, Cristiano Ronaldo défie le temps: le Portugais, monstre physique à l’hygiène de vie remarquable, refuse d’imaginer la retraite à un âge où d’autres ont les articulations qui grincent.

Lorsqu’il avait prolongé en 2016 son contrat au Real Madrid jusqu’en 2021, “CR7” avait dit vouloir jouer encore dix ans. Cela lui laisserait le temps de jouer un cinquième Mondial en 2022 au Qatar, voir un sixième en 2026…

Mais son corps suivra-t-il? Et le sélectionneur fera-t-il confiance à ce finisseur létal mais devenu de moins en moins décisif dans le jeu?

Cela dépendra aussi de son avenir en club, sur lequel le quintuple Ballon d’Or laisse planer le doute. Rester au Real, en gardant l’exigence des plus grandes compétitions, serait un bon argument pour un nouveau tour de manège en 2022…

. D’autres poids lourds sur le départ

Moins colossaux, ces valeurs sûres ibériques devraient également disputer leur dernier Mondial.

Il y a d’abord le défenseur portugais Pepe (35 ans), qui compte 95 sélections et espère atteindre la barre des 100, en quarts de finale si tout va bien.

Son partenaire Moutinho (31 ans) dispute peut-être aussi son dernier Mondial avant de se concentrer sur Monaco, où il vient de prolonger son contrat jusqu’en 2020 et s’épanouit dans un rôle de vieux sage.

Côté espagnol, le gardien Pepe Reina (35 ans) est un homme de vestiaire qui met volontiers l’ambiance. Il n’exclut pas de le faire encore à l’Euro-2020 mais a confirmé que ce Mondial russe serait son dernier

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