A l’approche de l’hiver, les cas d’intoxication au monoxyde de carbone se multiplient en Algérie. La protection civile a déjà effectué plusieurs interventions pour sauver des familles intoxiquées par le monoxyde de carbone qui s’échappe des chauffages, a indiqué à TSA Youcef Abdat, chargé de communication au sein de la direction générale de la Protection civile.
« Alors que nous ne sommes qu’au début de la période de froid, la protection civile est déjà intervenue à plusieurs reprises pour des cas d’inhalation de monoxyde de carbone. Jusqu’à présent aucun décès n’est à déplorer », précise Youcef Abdat.
Redoutant des chiffres aussi élevés que ceux de l’hiver dernier où de nombreux Algériens ont été mortellement asphyxiés au monoxyde de carbone, la Protection civile a lancé une campagne de sensibilisation sur la vérification des installations de gaz naturel dans les appartements, la nécessité d’aménager des aérations et les réflexes à adopter en cas de fuite de gaz, explique le chargé de communication de la Protection civile.
Chaque hiver, le monoxyde de carbone tue en Algérie. Le mois de janvier 2023 a été particulièrement meurtrier avec 49 décès recensés dans le pays. Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé des mesures pour lutter contre les intoxications au monoxyde de carbone.
Parmi les mesures décidées, l’installation gratuite d’appareil de détection du monoxyde de carbone dans les habitations pour lutter contre le tueur silencieux qui agit souvent la nuit.
Sonelgaz a été chargée de mener cette opération. Contacté par TSA, Khalil Hedna, chargé de communication du groupe public, a indiqué que l’opération d’installation de ces appareils a débuté en février 2023.
Monoxyde de carbone : comment éviter un autre hiver meurtrier en Algérie ?
« L’opération a commencé en février dernier. La priorité a été donnée aux régions des Hauts plateaux, qui connaissent un grand froid en hiver. Jusqu’à aujourd’hui, 500 000 appareils de détection du monoxyde de carbone ont déjà été installés à raison de deux détecteurs par foyer », a précisé Khalil Hedna.
Dans les hauts plateaux, la Sonelgaz prévoit encore d’installer six millions de détecteurs dans la deuxième phase, a-t-il ajouté. L’opération concerne tous les abonnés de la Sonelgaz dont les équipes sont chargées d’aller inspecter les installations de gaz naturel dans les foyers et d’installer les détecteurs selon un programme défini, poursuit Khalil Hedna.
L’objectif de la Sonelgaz est d’atteindre un total de 22 millions d’appareils installés d’ici l’année 2025, selon son chargé de communication. L’objectif reste difficile à atteindre quand on sait que seulement 500 000 appareils ont été installés en huit mois avec en moyenne de 62 500 détecteurs par mois. Pour atteindre les 22 millions ciblés, il faudrait que la Sonelgaz passe à une cadence supérieure dans son opération.
Pour Mustapha Zebdi, le président de l’association de protection des consommateurs (Apoce), l’opération de la Sonelgaz risque de prendre « beaucoup de temps ».
Le président de l’Apoce insiste sur la sensibilisation des consommateurs sur la vérification des installations de gaz naturel dans les foyers et l’aération. Il estime nécessaire la sensibilisation de la population sur l’utilisation des détecteurs de monoxyde de carbone.
« Le détecteur de monoxyde de carbone est un élément nouveau dont le consommateur algérien n’a pas encore acquis la culture. Il faut sensibiliser sur son utilisation, son emplacement dans les foyers pour qu’il soit efficace », explique-t-il.
Un avis partagé par le chargé de communication de la Protection civile Youcef Abdat qui cite un exemple de cas d’intoxication au monoxyde de carbone dans un foyer pourtant équipé d’un détecteur. L’appareil était couvert de papier film qui empêchait la détection du gaz inodore, selon lui.