Le célèbre journaliste français Jean-Pierre Elkabbach est mort mardi 3 octobre à l’âge de 86 ans.
Né à Oran en 1937 dans une famille juive, Elkabbach était considéré tout au long de sa carrière comme un ami proche de l’Algérie.
La direction de la communication de la présidence algérienne a rendu hommage à un ami de l’Algérie
Il était un « monstre sacré du journalisme français« , comme le décrit le président Emmanuel Macron dans l’hommage qu’il lui a rendu avec sa femme Brigitte.
Jean-Pierre Elkabbach a en effet accompagné l’actualité politique de la France pendant les 60 dernières années.
Sa longue carrière, il l’a entamée à Oran, au sein de la RTF (radio-télévision française) au tout début des années 1960.
Décès de Jean-Pierre Elkabbach: l’Algérie lui rend hommage
Il entrera ensuite dans les rédactions des plus grands médias audiovisuels français, dont Europe 1, France 2, France 3, TF1…
Il a été notamment président du groupe France Télévisions dans les années 1990.
Elkabbach est connu pour ses talents d’interviewer hors normes.
Pendant sa carrière, il a interviewé de nombreux dirigeants français et étrangers dont Yasser Arafat, Michael Gorbatchev, Nelson Mandela, Fidel Castro, Bill Clinton, George Bush ou encore Vladimir Poutine.
En France, son annonce de la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981 est passée à la postérité.
Bien qu’il l’ait quittée jeune, Elkabbach est resté très attaché à l’Algérie, où il se rendait régulièrement.
En 2012, à la veille d’un déplacement dans son pays natal, il s’est défini dans une interview au Figaro comme un « fils » de l’Algérie à laquelle il est resté « fidèle ».
En 2011, il a été fait « citoyen d’honneur » de la ville d’Oran, où, révèle-t-il, il se rendait « deux ou trois fois par an ».
« Pas un jour ne se passe sans que je pense à Oran (…) C’est là que, dans l’adversité parfois, s’est forgée une partie de mon caractère », disait-il de sa ville natale.
Cet attachement à l’Algérie le suivra tout au long de sa carrière.
Dans les premiers jours de l’indépendance déjà, il était là. « J’étais là lors du discours de Ferhat Abbas, j’ai rencontré Boumediène, Ben Bella ou encore Boudiaf, avec qui j’étais très lié », témoigne-t-il.
Elkabbach est parmi les voix qui se sont élevées très tôt pour appeler à la reconnaissance par la France de son passé colonial en Algérie.
La commission mixte d’historiens, qui a fini par être mise en place par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, c’est son idée.
Il l’avait formulée pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, dont il était proche.
Avec sa disparition, c’est sans doute l’un des derniers amis de l’Algérie, dans le gotha du journalisme français, qui s’en va.