Un ministre britannique a estimé dimanche que les explications fournies par l’Arabie saoudite sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans son consulat en Turquie n’étaient « pas crédibles ».
« Non, je pense qu’elles ne sont pas crédibles », a déclaré le ministre chargé du Brexit, Dominic Raab, interrogé sur la BBC.
L’Arabie saoudite a admis samedi, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, qu’il avait été tué à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, après « une bagarre » et « une rixe à coups de poing », sans toutefois révéler où se trouvait le corps du journaliste, critique du pouvoir saoudien et exilé au Etats-Unis.
« Nous soutenons l’enquête (des autorités turques) pour voir quels sont les faits, parce qu’il existe un sérieux doute sur l’explication qui a été donnée », a souligné Dominic Raab.
« Le gouvernement britannique veut que des responsables soient désignés pour cette mort », a-t-il ajouté.
Estimant que beaucoup de questions restaient sans réponse, d’autres pays occidentaux ont également réclamé davantage d’explications sur la version saoudienne.
Le Canada a jugé « ni crédibles ni cohérentes » les explications de Ryad sur cette affaire qui a suscité une onde de choc mondiale et terni l’image de Ryad. L’Allemagne les a trouvées « insuffisantes », la France a déclaré que « de nombreuses questions restent sans réponses » et l’Union européenne a demandé une enquête « approfondie » et « transparente ».
Allié des Saoudiens, le président américain Donald Trump avait dans un premier temps jugé crédibles les explications saoudiennes avant d’estimer qu’elles étaient trop courtes.
En confirmant la mort de M. Khashoggi, l’Arabie saoudite a annoncé la destitution d’un haut responsable du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, et celle d’un important conseiller à la cour royale, Saoud al-Qahtani, deux proches collaborateurs du jeune et puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé MBS.