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Mort de Nahel : la France face au danger des milices d’ultra-droite

La France a vécu, lundi 3 juillet, sa sixième nuit d’émeutes après le meurtre du jeune Nahel, 17 ans, par un policier au cours d’un contrôle routier mardi 27 juin.

La violence a baissé d’intensité, mais le pays fait face à un autre danger qui monte, celui des milices d’extrême-droite qui n’hésitent plus à se manifester et qui commencent à passer à l’acte.

Une vidéo postée par un député socialiste donne froid dans le dos. Elle montre des individus encagoulés, proférant des slogans hostiles aux étrangers. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », scandent-ils.

Selon le député, ces membres d’une milice d’ultra-droite, qu’il qualifie de « milice de nazis », ont déambulé lundi soir dans les rues de Chambéry « pour mener des ratonnades sous la protection de la police ».

Et c’est loin d’être un cas isolé. « Dans plusieurs villes de France, nous constatons ce phénomène inquiétant », déplore Thomas Portes, avant de tirer la sonnette d’alarme.

« L’extrême-droite passe à l’action », alerte-t-il.

Ces actes se sont multipliés depuis le début des émeutes qui embrasent toute la France suite à la mort du jeune Franco-Algérien, Nahel.

Samedi 1ᵉʳ juillet, des membres de cette mouvance étaient sur le point de commettre un acte terroriste, à Bron, près de Lyon.

Un attentat a peut-être été évité de justesse. Deux individus membres de l’ultra-droite lyonnaise, âgés de 33 et 39 ans, ont été interpellés devant un hôpital de la ville.

La police a découvert dans leur véhicule une arme et une grande quantité de munitions de guerre (111 cartouches).

Le véhicule était muni de fausses plaques d’immatriculation. Au domicile de l’un des deux individus interpellés, les forces de l’ordre ont récupéré 2 fusils de catégorie C et D et plusieurs boîtes de munitions.

Selon le journal Le Monde, l’un des trentenaires arrêtés a déclaré aux policiers qu’il voulait « se faire des Noirs et des Arabes ».

« L’extrême-droite menace le pays », a commenté sur Twitter le député Thomas Portes.

L’ultra-droite française et le risque de dérive terroriste

Toujours samedi 1ᵉʳ juillet, une vingtaine de militants d’ultra-droite, encagoulés et armés, ont attaqué un festival organisé par le collectif de vigilance antifasciste des Côtes-d’Armor, à Saint-Brieuc (Bretagne).

Les assaillants étaient munis de matraques télescopiques et ont vandalisé les lieux. La police a procédé à deux interpellations.

Dimanche soir, une centaine de militants d’extrême-droite ont tenu un rassemblement derrière l’hôtel de ville de Lyon. Ils ont vite été dispersés par la police.

Vendredi 30 juin, la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris a condamné 4 individus de la mouvance néonazie à des peines allant d’un an à 18 mois de prison ferme pour « association de malfaiteurs terroriste ».

La façade politique de ces groupuscules a, elle aussi, saisi l’opportunité des émeutes pour attiser le rejet des immigrés.

Éric Zemmour a qualifié les banlieues d’« enclaves étrangères » et a estimé que la France était dans « les prodromes d’une guerre civile ».

C’est une guerre « éthique » et « raciale », a-t-il lâché sur Europe 1.

Les liens entre Zemmour s’est lancé dans la politique avec un programme radical, mais son parti a ouvert des portes aux groupuscules extrémistes, explique Mathieu Molard, rédacteur en chef du média en ligne StreetPress.com.

« Or sans parti, il faut des bras pour coller les affiches, organiser les meetings. Donc, il a ouvert grand les portes à tous ces groupuscules », ajoute Mathieu Molard qui définit ces groupes comme « une frange radicale qui a sombré dans la violence, avec le risque d’une dérive terroriste ».

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