Enfin une réaction officielle à la mort en prison du détenu d’opinion Hakim Debbazi. Le détenu est décédé le 19 avril à la prison de Koléa dans la wilaya de Tipaza après trois mois de détention provisoire.
Malgré les interpellations notamment des organisations des droits de l’Homme, ni le ministère de la Justice ni le Parquet n’ont réagi.
Ce mardi 17 mai, soit près d’un mois après le décès du détenu, le ministre de la Justice Abderrachid Tebbi s’est exprimé sur le sujet. Interpellé par une députée de l’APN à l’occasion de la présentation d’un projet de loi sur les modalités de saisine de la Cour constitutionnelle, Abderrachid Tebbi a répondu en indiquant que l’autopsie a conclu à une « mort naturelle ».
« Mort naturelle »
« Hakim Debbazi est mort d’une mort naturelle le 19 avril dernier à l’hôpital de Béni-Messous où il a été évacué trois jours auparavant », a indiqué le ministre de la Justice, dont les propos ont été rapportés par la chaîne El Hayet TV. « Il est tombé malade comme tous les Algériens, on l’a évacué à l’hôpital, où il est décédé. Ni plus, ni moins. C’est cela l’affaire Hakim Debbazi », a-t-il dit.
Abderrachid Tebbi a fait état d’un rapport de cinq pages établi le 25 avril dernier et signé par le professeur chef de service de l’hôpital de Béni Messous et la maître-assistante. Il a expliqué ce retard par « des considérations techniques ». Le rapport, qui a conclu à « une mort naturelle », a été remis à la famille du défunt le 28 avril, pour lui permettre de faire son deuil, a-t-il encore expliqué.
Commentant les nombreuses réactions au décès de Hakim Debbazi en prison, Abderrachid Tebbi a indiqué qu’il ne s’attendait pas à ce que cette affaire prenne « toute cette ampleur ».
Des partis politiques de l’opposition et la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) ont réclamé une enquête sur la mort de Hakim Debbazi.