Moscou a ironisé mardi sur le remplacement du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson, se demandant si la Russie, accusée d’ingérence dans l’élection de Donald Trump, serait une nouvelle fois montrée du doigt.
« Personne n’a encore accusé la Russie d’être responsable des changements de poste à Washington? », s’est interrogée la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, dans un commentaire à l’AFP.
Selon les services de renseignement américains, le pouvoir russe a mené une opération concertée et planifiée pour influencer l’élection présidentielle en faveur de Donald Trump, notamment à travers l’utilisation des réseaux sociaux et la diffusion de « fausses nouvelles ». Moscou dément.
Avant d’être chef de la diplomatie, Rex Tillerson avait travaillé pendant près de 20 ans en liaison étroite avec la Russie dans le cadre de ses fonctions à la tête du pétrolier ExxonMobil, rencontrant régulièrement Vladimir Poutine.
Mais malgré sa nomination et les promesses de réconciliation de Donald Trump, les relations entre Moscou et Washington n’ont fait que se dégrader depuis l’élection du républicain, empoisonnées notamment par les accusations d’ingérence dans la présidentielle de 2016.
Vladimir Poutine les a une nouvelle fois rejetées dans un entretien à la chaîne de télévision américaine NBC. « Pourquoi avez-vous décidé que les autorités russes, y compris moi-même, ont donné la permission de faire cela ? », a-t-il lancé.
Interrogé sur l’inculpation en février de 13 ressortissants russes et trois compagnies russes pour s’être immiscés dans le processus électoral américain, il a répondu: « Ils sont russes, d’accord, mais ce ne sont pas des fonctionnaires de l’Etat. Ils sont russes, et alors ? Il y a 146 millions de Russes ».
« Ce n’est pas notre but de nous immiscer. Nous ne voyons pas quel objectif nous aurions pu atteindre en nous immisçant. Il n’y en a pas », a martelé Vladimir Poutine.