Le sommet Russie-Afrique se tient cette année avec la participation de l’Algérie, et ce, dans un contexte particulier, marqué par les retombées de la guerre en Ukraine et les efforts de Moscou pour accroître son influence sur le continent.
Le sommet est prévu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg. L’Algérie sera représentée par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane qui fera le déplacement dans la deuxième ville de Russie à la place du président de la République.
L’absence du président Tebboune à Saint-Pétersbourg est quelque peu attendue, lui qui a effectué une visite de trois jours en Russie il y a un peu plus d’un mois et qui rentre à peine d’un périple qui l’a mené au Qatar, en Chine et en Turquie.
Abdelmadjid Tebboune a reçu une invitation officielle pour assister à cette rencontre en mars dernier, une invitation réitérée de vive voix par le président Vladimir Poutine à son homologue algérien lors de la visite de ce dernier en Russie à la mi-juin dernier.
Il est vrai que la présence du plus grand nombre de chefs d’État africains constitue le principal enjeu pour le président russe dans la conjoncture actuelle. Selon des médias étrangers, six dirigeants du continent ont confirmé leur participation, dont les présidents égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, sud-africain Cyril Ramaphosa et sénégalais Macky Sall.
Même si elle n’est pas représentée au plus haut niveau, l’Algérie a réitéré la solidité de ses liens historiques avec la Russie à travers la visite présidentielle de juin dernier. Le président Poutine avait grandement apprécié la présence de Tebboune à Moscou, déclarant publiquement que tout le monde sait ce que signifie un déplacement en Russie dans cette conjoncture précise. Tebboune avait réitéré de son côté la souveraineté de décision de l’Algérie.
L’Algérie est un pays non-aligné qui se considère comme l’ami aussi bien de la Russie que des États-Unis, avait rappelé le président Tebboune lors d’une entrevue télévisée avec la chaîne Al Jazeera en mars dernier.
Le non-alignement est une doctrine immuable pour la diplomatie algérienne qui tente de se redéployer et de défendre les intérêts économiques et stratégiques du pays. Dans la conjoncture mondiale actuelle, elle est tenue de veiller à maintenir les équilibres et à ne s’aligner avec aucune grande puissance. Mais ce jeu d’équilibre est délicat. De par sa position géographique stratégique de porte de l’Afrique et ses richesses, l’Algérie est sollicitée aussi bien par la Russie, la Chine et les États-Unis.
L’Algérie tient à ne s’aliéner avec aucune grande puissance
Avant la Russie, le président Tebboune s’était déjà rendu en Italie, un autre vieil ami de l’Algérie. Malgré ses liens avec Moscou, l’Algérie n’a pas hésité à augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie qui, comme le reste de l’Europe, cherchait à réduire sa dépendance des hydrocarbures russes après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022.
Le président algérien devait se rendre à Paris également en juin, mais la visite n’a pas eu lieu. Pour certains, c’est un simple souci de calendrier, pour d’autres, c’est le signe d’une nouvelle brouille politique entre l’Algérie et la France.
Quoi qu’il en soit, Abdelmadjid Tebboune a repris son bâton de pèlerin, en ce mois de juillet, pour se rendre dans trois pays influents sur les scènes mondiale ou régionale et avec lesquels les relations sont au beau fixe.
Le président de la République a fait une escale au Qatar sur son chemin pour une visite historique de cinq jours à Pékin.
Entre le 17 et le 21 juillet, Abdelmadjid Tebboune a eu une intense activité en Chine où un accueil grandiose lui a été réservé. Les deux pays ont réitéré leur détermination à approfondir leur coopération économique déjà très intense. Une vingtaine d’accords et de mémorandums ont été signés et la Chine s’est engagée à investir 36 milliards de dollars en Algérie.
Avant de regagner Alger, le président Tebboune s’est arrêté en Turquie pour des entretiens avec son homologue Recep Tayyip Erdoğan. Avec Ankara aussi, Alger est sur la même longueur d’onde sur nombre de dossiers, en sus du partenariat économique intense entre les deux pays.
Aux États-Unis, une visite importante du ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf est annoncée. Le chef de la diplomatie algérienne a reçu, en ce mois de juillet, une invitation de son homologue américain Antony Blinken pour effectuer une visite à une date qui reste à déterminer.
Mardi, elle a reçu la secrétaire d’État adjointe américaine chargée des organisations internationales, Michele Sison. C’est la deuxième visite en Algérie de l’adjointe d’Antony Blinken depuis le début de l’année. En janvier dernier, elle avait été reçue par le président Tebboune et le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra.
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