« Je ne peux pas vous mentir. Il vaut mieux vous dire la vérité dès maintenant. Même si je me présente et je suis élu, je ne pourrai rien faire dans ces conditions ».
C’est en ces termes que Mouloud Hamrouche s’est excusé devant ses partisans, venus nombreux ce samedi 5 octobre jusqu’à son domicile, à El Biar (Alger) pour lui demander de présenter sa candidature à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain.
Mercredi dernier, l’ancien chef de gouvernement avait déjà coupé court aux bruits l’annonçant comme potentiel candidat, notamment après l’annonce de l’intention d’un nombre de ses partisans de se rendre chez lui.
« J’ai eu à prendre une position et formuler mes points de vue sur la situation que vit notre pays, sur l’espoir que nourrissent nos concitoyens ainsi que sur des échéances projetées. J’ai toujours réfuté la confusion et rejeté la mystification. Je continue à croire que la nature des exigences du moment ne peut être exaucée par des promesses. Elle requiert des engagements des plus clairs, des plus forts, des plus larges et des plus inclusifs. Je remercie celles et ceux anonymes qui souhaitent me voir impliqué dans les joutes électorales et leur rappeler que ma position sur cette question est claire et inchangée, mais mon engagement demeure total et mon espoir, comme eux, intact », avait-il clarifié dans une brève déclaration.
Ce samedi, c’est dans un langage plus direct et de vive voix qu’il l’a dit à ceux qui ne désespèrent pas de le voir revenir aux affaires : « Le pays a besoin de renouveau. Le peuple qui est sorti le 22 février a donné une occasion au système, au pays, pour tourner la page de 30 ans de terrorisme et de corruption. On pouvait rebâtir sur de nouvelles bases, pardonner aux gens, la priorité étant de construire l’État algérien. Malheureusement, dans les conditions actuelles, ce serait vous mentir si je vous disais que je pourrai réaliser cet objectif », leur a-t-il expliqué.
« Je n’ai jamais menti aux gens. Il y a des choses que je ne peux pas dire, mais ce que je dis est une partie de la vérité. Je ne peux pas vous induire en erreur. Je sais d’ores et déjà ce qui pourrait se passer. Je ne pourrais pas vous dire demain qu’on ne m’a pas laissé travailler. J’aurais aimé exaucer votre vœu, mais il faut du concret, pas de l’illusion », a-t-il ajouté, laissant néanmoins « la porte ouverte » au cas où les conditions qu’il déplore venaient à changer.
« Les conditions pourraient changer. Je suis un militant, je ne ferme jamais la porte », a-t-il conclu.