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Municipales en Tunisie : l’UE juge le scrutin “crédible”, malgré l’abstention

La mission d’observation de l’Union européenne a estimé mardi que les premières élections municipales démocratiques en Tunisie avaient été “un scrutin crédible”, tout en déplorant des “faiblesses techniques” et une importante abstention, notamment chez les jeunes.

 

Dimanche, “les électeurs tunisiens ont pu exprimer leur choix librement, au cours d’un scrutin crédible”, a déclaré à la presse le chef de cette mission, Fabio Massimo Castaldo, vice-président du Parlement européen.

 

Ces élections, dont les résultats n’ont pas encore été officialisés, se sont déroulées “dans le calme” et “constituent un pas historique dans la réalisation de la décentralisation prévue par la Constitution”, a-t-il souligné.

 

“Le dépouillement a été conduit de façon transparente et le plus souvent consensuelle”, a ajouté M. Castaldo.

 

La mission d’observation s’est néanmoins montrée un peu plus critique que lors des élections législatives et présidentielle de 2014, estimant que ce premier scrutin local depuis la révolution de 2011 avait pâti d’un manque de visibilité et d’une importante abstention. Celle-ci a dépassé les 66%.

 

“Le scrutin a été marqué par certaines faiblesses techniques et une participation assez modeste dont il faudra tirer les leçons. En particulier, la faible participation des jeunes est un sujet de préoccupation”, a remarqué M. Castaldo.

 

En outre, selon les estimations de la mission européenne, moins d’un quart des jeunes de 18 à 21 ans sont inscrits sur les listes électorales.

M. Castaldo, a exprimé l’espoir de voir une meilleure participation des jeunes “pas seulement en tant que candidats, mais aussi comme électeurs”, tout en disant comprendre “leur déception, sept ans après la révolution, face aux difficultés économiques et sociales”.

 

La campagne électorale est restée peu dynamique et sa couverture médiatique “généralement équilibrée mais faible”, a déploré M. Castaldo. En cause, selon les observateurs européens: des plafonds bas de dépenses de campagne, l’interdiction aux élus nationaux de participer à la campagne municipale, et des règles complexes imposées aux médias pour respecter l’équité du temps de parole.

 

Les médias tunisiens ont peu couvert le fond de la campagne et il n’y a quasiment pas eu de débats interactifs entre les candidats, en partie par crainte de sanctions en cas d’infraction aux règles sur les temps d’antenne.

 

La mission a salué l’adoption par le Parlement, avant le scrutin, du Code des collectivités locales, qui a doté les municipalités d’un début d’autonomie.

 

En Tunisie, pays très centralisé, les municipalités étaient jusque là dépendantes d’une administration centrale souvent clientéliste.

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