Lamia Ait Amara a des projets plein la tête. La jeune star de la musique andalouse en Algérie veut toucher à tout, tout en restant dans le domaine artistique.
Rencontrée au siège de son école de musique « La Clé des Arts » à Dely Brahim (Alger), la chanteuse à la voix chaude s’est confiée sur ses ambitions.
Parmi les projets auxquels elle accorde une attention particulière figure la transmission de ce qu’elle a appris de musique andalouse aux générations futures.
Investie également dans une mission de transmission et d’apprentissage à travers ses deux écoles de musique à Souidania et Daly brahim à Alger, Lamia Ait Amara explique avoir reçu cette passion de transmettre de ses maîtres quand elle était élève.
« J’ai commencé la musique à l’âge de 4 ans. Nos maîtres nous ont toujours incités à l’entraide entre camarades. Les plus âgés apprennent aux plus jeunes. Devenue adulte, je suis très proche de mes élèves et c’est à chaque fois une très grande fierté pour moi de les voir se produire. Dans les coulisses des représentations, je suis dans un état de stress incroyable », explique Lamia Ait Amara.
Ouvrir d’autres écoles de musique en Algérie est un souhait que l’artiste ne cache pas mais « ce n’est pas facile ni du point de vue administratif ni dans la gestion. il faut que je sois présente. C’est difficile lorsqu’ en parallèle, j’ai une carrière à entretenir et un public à satisfaire », avoue-t-elle.
« La Clé des Arts » est une école ouverte à ceux qui veulent apprendre la musique sans distinction d’âge. Elle offre en effet des espaces de formation dans diverses disciplines notamment le piano, le dessin, le théâtre et la danse classique.
Pour elle, ces écoles sont une façon de rendre hommage aux multiples associations de musique andalouse à l’instar de « Les rossignols d’Alger » et « El inchirah » qui font un travail remarquable dans la préservation du patrimoine musical de l’Algérie.
Sur la condition des artistes en Algérie, Lamia Ait Amara ne cache pas qu’ il est difficile de devenir chanteuse en Algérie.
Lamia Ait Amara investit dans la formation
« À la différence des chanteuses et chanteurs dans d’autres pays, le chanteur algérien n’a pas de planning de travail annuel ni de dates de spectacles à moyen ou long terme, ce qui fait que beaucoup d’entre eux s’orientent vers les mariages », déplore Lamia Ait Amara. « Et personnellement je ne le fais pas car c’est une charge de travail énorme”.
La chanteuse ajoute que « se produire sur différentes scènes dépend entièrement de l’initiative personnelle de l’artiste. On ne peut pas être manager, administrateur, et chanteuse ou chanteur en même temps”.
Lamia Ait Amara reste optimiste quant aux promesses émanant du ministère de la Culture portant sur des programmations dans d’éventuelles occasions culturelles.
Quant au cinéma, l’artiste n’écarte pas l’idée de participer à une production télévisuelle ou cinématographique. “Je suis convaincue que le talent est essentiel pour devenir actrice mais la formation et l’encadrement sont aussi importants”.
Pour son retour en scène, Lamia Ait Amara devrait retrouver ses fans le 20 octobre à la salle Ibn Khaldoun à Alger pour un nouveau spectacle avec le cheikh du chaabi Abdelkader Chaou. « Le spectacle de juin dernier a été un grand succès ». Mais le ministère de la Culture a annulé tous les évènements à caractère festif en soutien avec le peuple palestinien de Gaza qui fait face aux bombardements intensifs de l’armée israélienne depuis samedi 7 octobre.
Une autre date est à retenir celle du 18 novembre mais cette fois en France. En effet, l’interprète de “lehbib dyali” se produira à Courbevoie en banlieue parisienne en duo avec l’immense Hamidou dans un spectacle où se mêleront musiques andalouses Hawzi et du Chaabi.