L’avocat et politicien Me Mustapha Bouchachi a appelé, ce mercredi 3 avril, à la « poursuite du mouvement populaire et pacifique » afin d’obtenir le « départ de tout le système », en insistant sur la démission de Noureddine Bedoui, Premier ministre et de Abdelkader Bensalah, Président du Conseil de la Nation qui sont, selon lui « des symboles du pouvoir ».
Me Bouchachi a félicité les Algériens pour la démission de Bouteflika qu’il a qualifiée de « victoire partielle ». Il a affirmé que le mérite en revient « à la volonté et à la détermination » du peuple algérien. Il a rappelé que « lorsque nous sommes sortis le 22 février et que nous avons continué à manifester depuis, nos revendications étaient claires : le départ du système ». Un objectif qui n’est toujours pas atteint, malgré la démission de Bouteflika selon lui.
C’est une « victoire partielle » parce que « les Algériennes et Algériens n’accepteront pas que les symboles du système (Bensalah et Bedoui) soient ceux qui organisent les prochaines élections présidentielles et supervisent la période de transition ». Il avertit : « Si nous acceptons cette logique, si nous acceptons l’application de l’article 102 de la Constitution seulement, cela voudra dire que les symboles du système décideront de notre avenir ».
« Ce sont eux qui ont contourné la volonté du peuple, qui ont corrompu le pays, et ils ne peuvent être une partie de la solution. C’est pour cela que nous avons tous demandé, depuis le 22 février, le départ de tout le régime, ses symboles, ses clients », a insisté Bouchachi pour qui « il ne faut pas que Bensalah devienne le chef de l’État pendant la période de transition ».
L’avocat a appuyé la proposition de Gaid Salah, sans le nommer, d’appliquer les articles 102, 7 et 8 de la Constitution. Mais, a-t-il précisé, pour les appliquer, « ce gouvernement doit partir et Monsieur Bensalah ne doit pas être le chef de l’État durant cette période ». L’objectif est, selon Bouchachi, que soit « organisée cette phase de transition par des femmes et des hommes, un gouvernement auquel nous pouvons nous fier et qui ne faussera pas encore une fois notre volonté ».
Le mouvement doit se poursuivre, insiste Bouchachi car, selon lui, « la victoire est incomplète ». « Nous devons poursuivre (le mouvement) jusqu’à ce que ceux-là partent tous, jusqu’à ce que la souveraineté soit restituée au peuple comme le prévoit l’article 7 de la Constitution », a-t-il expliqué.
« Vendredi, il faut que nous sortions et continuons à demander à ceux-là de partir et je pense qu’ils ne peuvent pas s’entêter plus que ça et qu’ils vont répondre favorablement à ce mouvement populaire, pacifique et béni », a lancé l’avocat à l’adresse des Algériens.