Nouvelle polémique sur les musulmans après les déclarations de l’ancien Premier ministre Manuel Valls qui a parlé d’une « haine des Juifs et d’Israël dans le monde arabo-musulman ».
Le dérapage de Manuel Valls n’est pas tout à fait une surprise. En 2015, alors qu’il était Premier ministre de François Hollande, Valls était accusé publiquement par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, d’être « sous influence juive ». Dumas avait refusé de s’excuser.
« Il y a un antisémitisme traditionnel d’extrême droite. Mais il y a cette haine des Juifs et d’Israël qu’on retrouve essentiellement dans le monde arabo-musulman, avec l’accompagnement des idiots utiles d’une partie de la gauche et du wokisme » Manuel Valls #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/juoip16OjH
— Europe 1 (@Europe1) February 8, 2024
Au lendemain de l’hommage rendu aux « victimes françaises » de l’attaque du 7 octobre, au nombre de 42, Manuel Valls était invité, jeudi 8 février, sur le plateau de CNews.
Il n’a épargné aucune des parties qui dénoncent la barbarie de l’armée israélienne dans la bande de Gaza où plus de 27.000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués en quatre mois.
L’ancien Premier ministre s’est attaqué aux « idiots utiles d’une partie de la gauche et du wokisme » et surtout aux musulmans, particulièrement ceux de France.
L’ancien Premier ministre Manuel Valls accuse gravement les musulmans de France
Évacuant totalement la cause du conflit du Moyen-Orient, à savoir la colonisation israélienne, Manuel Valls a désigné « l’islamisme » comme une menace commune à la France, à l’Europe et à « une démocratie comme Israël ».
Selon lui, l’Islam politique a fait des « communautés arabo-musulmanes issues de l’immigration l’objectif principal pour créer les conditions d’une sécession de fracture au sein de nos sociétés ».
Il s’en prend alors frontalement à cette même communauté, aux « quartiers », les désignant comme une « menace existentielle », l’une des « plus lourdes que nous ayons affronté », parce qu’elle « vient de notre propre sein, de Français, de nos quartiers ».
Cette « menace », selon Valls, accompagne ce qu’il appelle le « tsunami antisémite », cette « haine des Juifs » et cette « haine d’Israël ».
« Il faut, déclare-t-il, le dire et insister davantage sur ces dangers », et cette « haine des Juifs et d’Israël » « qu’on retrouve essentiellement dans le monde arabo-musulman ».
Les propos de Manuel Valls surviennent simultanément avec ceux, également controversés, du président de la République dont il a été le Premier ministre.
Interrogé s’il ne faut pas organiser aussi un hommage aux victimes palestiniennes, François Hollande a répondu que celles-ci sont des « victimes collatérales de la guerre » qui ne peuvent pas être comparées aux morts israéliens qui, eux, sont des « victimes du terrorisme ».
François Hollande a répété à l’identique les mots du président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi.
Fin octobre dernier, un autre ancien Premier ministre français a créé la polémique sur les musulmans. « Est-ce qu’il y a une forme d’islam qui est compatible avec la République ? Je veux encore le croire. Parce que si la réponse est non à cette question, cela veut dire qu’il y a 4 à 5 millions de Français musulmans qui n’ont pas la place chez nous. Et on ne peut pas l’accepter », a déclaré Alain Juppé sur la radio communautaire juive Radio J.
SUR LE MÊME SUJET :
Loi immigration en France : cette disposition « vise apparemment les musulmans »