L’Office national des statistiques (ONS) vient de rendre publics ses derniers chiffres relatifs à l’évolution de la démographie de l’Algérie.
Cinq chiffres sont à retenir : hausse de l’espérance de vie, évolution de la population algérienne, l’effet Covid sur les décès, hausse des divorces, baisse de la natalité, baisse des mariages et vieillissement de la population.
Hausse de l’espérance de vie
Il en ressort que l’augmentation du nombre d’habitants de l’Algérie se poursuit pour atteindre dans quelques mois, début 2025, 47,4 millions d’habitants.
L’ONS relève notamment une baisse des naissances et des mariages ces dernières années. L’espérance de vie est, elle, en nette progression après avoir été freinée pendant la période de la crise sanitaire de Covid 19. En 2023, cette espérance a augmenté pour atteindre 79,6 années au niveau national.
« En 2023, cette tendance haussière se poursuit où on enregistre un niveau de 79,6 années au niveau national avec des disparités par sexe atteignant 78,2 années auprès des hommes et 81 années auprès des femmes », écrit l’ONS.
Algérie : 47,4 millions d’habitants en 2025
La population algérienne s’élevait à 46,3 millions d’habitants au 1er juillet 2023. Elle est passée à 46,7 millions au 1er janvier 2024 et devrait atteindre 47,4 millions à la même date de 2025.
Pour la première fois depuis 2010, le nombre de naissances vivantes est descendu sous le seuil des 900.000 nouveau-nés.
En 2023, 895.000 naissances vivantes ont été enregistrées, avec un ratio de 105 garçons pour 100 filles.
Mortalité : l’effet Covid
Avec un nombre de décès de 192.000, la population algérienne a progressé en 2023 de 703.000 individus, soit un taux d’accroissement naturel de 1,52%. Ce taux est en recul de 0,41% par rapport à 2019 à cause de la hausse du nombre de décès pendant le Covid.
La baisse du nombre de naissances vivantes a affecté le taux brut de natalité qui est passé de 23,80 ‰ (pour mille) en 2019 à 19,32 ‰ en 2023.
Baisse de la natalité
Le taux brut de mortalité a en revanche connu une hausse franche pendant la crise sanitaire, passant de 4,55 ‰ en 2019 à 5,45℅ en 2020, 5,75 ‰ en 2021, puis à 4.45 ‰ et à 4.15 ‰ en 2022 et 2023 respectivement.
Les chiffres de l’ONS constituent un précieux indicateur sur la mortalité pendant à la crise sanitaire. De 198.000 en 2019, le nombre de décès est monté en flèche, à 241.000 en 2020, puis à 258.000 en 2021.
Le chiffre est redescendu à 203.000 en 2022, pour retrouver son niveau de 2019, à 192 000 en 2023. La mortalité infantile est restée stable au niveau national, à 19,9 ‰.
Les mariages en baisse
L’ONS constate une tendance à la baisse du nombre de mariages depuis 2014, « avec un rythme plus accéléré depuis 2020 », année durant laquelle 285.000 unions ont été contractées, en baisse de 10% par rapport à 2019.
Le nombre de mariages a grimpé à 315.000 en 2021 (effet de récupération après les restrictions dues à la crise sanitaire), puis a de nouveau chuté pour se situer à 278.000 unions en 2023. Le taux brut de nuptialité a ainsi retrouvé son niveau du début des années 2000, soit 6 ‰.
Le taux de divorce a, lui, explosé, de 20,9% en 2019 à 33,5% en 2023 où 93.000 divorces ont été enregistrés devant les tribunaux. Autrement dit, un mariage sur trois débouche sur un divorce.
Le taux de divorce explose
« Nonobstant l’effet conjoncturel partiel induit par la pandémie, cette baisse continue de la nuptialité conforte une fois de plus l’hypothèse de l’impact de la modification de la structure par âge de la population sur le recul du volume des mariages », écrit l’Office national des statistiques.
S’agissant justement de la structure de la population, il en ressort une légère prédominance de la population masculine (50,6%), soit 103 hommes pour 100 femmes. Les femmes en âge de procréer (15-49 ans) sont au nombre de 11,4 millions.
Vieillissement de la population
Par âge, la part des moins de cinq ans continue à baisser (de 11,7% en 2019 à 10,2%en 2023), au profit des 5-14 ans (20,2% de la population).
Si la population active (15-59 ans) décroît (de 60% à 59,2% entre 2019 et 2023), celle des plus de 60 ans, en revanche, continue de progresser, avec désormais 10,5% de la population, contre 9,5% en 2019.
Près de 5 millions d’Algériens (4.867.000 exactement) sont âgés de plus de 60 ans, dont 2.127.000 sont âgés de 70 ans et plus et 707 000 de 80 ans et plus.
Ce n’est pas encore le vieillissement de la population tel qu’il est enregistré dans les pays occidentaux, mais cette tendance affecte déjà en Algérie le ratio entre la population en âge d’activité et celle de moins de 15 ans et de plus de 60 ans. Le ratio est désormais de 69 enfants et « vieux » pour 100 personnes en âge de travailler.