Du nouveau dans l’affaire des navettes vides d’Algérie Ferries. Ce mardi, le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) évoque un complot.
Ce sont des faits d’une extrême gravité que vient de révéler le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger), en rapport avec l’affaire du navire d’Algérie Ferries qui a effectué une navette entre la France et l’Algérie presque vide, alors que la demande était trop forte.
Début juin, le navire Badji Mokhtar 3 a fait un aller-retour entre Alger et Marseille presque vide alors que les bousculades pour trouver une place ont nécessité la fermeture des agences de la compagnie en France.
Cette affaire a fait grand bruit et coûté sa place au PDG et à plusieurs responsables de la compagnie, par la suite poursuivis en justice et incarcérés.
Selon la justice, un autre navire a fait une navette presque à vide dans la même période et cela relève d’une « machination orchestrée » au niveau du management d’Algérie Ferries.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 28 juin, le parquet du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed (Alger) informe que le navire Tassili 2 a effectué en date du 1er juin la traversée Skikda – Marseille sans passagers et est revenu le lendemain avec 39 passagers et 21 véhicules, alors que sa capacité est de 1300 passagers et plus de 300 véhicules, suivant l’enquête effectuée par le parquet près le tribunal de Skikda qui a transféré le dossier au pôle spécialisé lundi 27 juin.
Des réservations virtuelles
Ce dernier indique que bien qu’un grand nombre de passagers souhaitaient réserver, ils n’ont pas pu le faire sous prétexte que toutes les places étaient réservées.
« Les premiers résultats de l’enquête font ressortir des informations sur l’existence d’un complot ourdi avec la complicité des responsables de l’entreprise, d’autant plus que le recours à la réquisition d’un navire vide ne peut se faire qu’en cas d’importantes réservations à l’étranger », assène le parquet.
Celui-ci explique qu’il a été procédé au niveau du système informatique central de l’entreprise à des « réservations virtuelles pour empêcher les voyageurs de réserver ».
Vu la simultanéité des deux affaires, le dossier est transmis au pôle pénal de Sidi M’hamed qui instruit déjà l’affaire du navire Badji Mokhtar 3.
Le 2 juin, le PDG et le responsable d’escale de l’entreprise à Alger ont été limogés par le président de la République pour avoir porté atteinte à « l’image du pays » et aux « intérêts des citoyens ».
Le 10 juin, ils ont été présentés devant la justice et écroués en compagnie de deux autres cadres de la société.