Dans un contexte marqué par un débat sur les subventions publiques, le ministre des Ressources en eau rassure que celle du prix de l’eau potable ne sera pas levée.
De passage ce dimanche matin sur les ondes de la Radio nationale, Hocine Necib a indiqué que le prix de l’eau ne sera pas revu à la hausse que ce soit pour les ménages ou autres. « Pour ce qui est du régime tarifaire, je peux vous le dire, ce n’est dans l’agenda du secteur. Pour le moment, nous continuons à travailler avec le régime tarifaire qui a été mis en place », affirme-t-il.
Et sur le long terme ? « À vrai dire, je n’ai pas un élément de réponse précis tout de suite, mais actuellement, nous sommes en train de travailler avec le régime tarifaire en vigueur », répond le ministre.
« C’est un produit subventionné et c’est donc l’État qui supporte la différence entre le coût de revient et les prix à la consommation », ajoute-t-il. Pourtant, cet écart est important.
En 2005, quand le prix a été fixé à 18 dinars le mètre cube, le coût de revient était déjà de 41 dinars. Aujourd’hui, ce coût est passé à 70 dinars alors que l’eau est toujours facturée à 18 dinars.
Le ministre a annoncé le dégel des opérations d’assainissement d’un montant de 84 milliards de dinars, ce qui porte à 280 milliards de dinars le plan de charge de son secteur pour 2018.
Le ministre a aussi donné quelques chiffres relatifs aux préjudices subis par les opérateurs en charge de la gestion de l’eau potable. Les pertes physiques, dues aux fuites sur le réseau, elles sont estimées à 30%, alors que celles induites par les branchements illicites, elles se situent entre 15 et 20 %.
« Ce sont des eaux consommées mais non facturées. Ce sont des pertes commerciales pour les opérateurs, mais aux yeux de la loi, c’est un vol d’eau (…) Nous sommes en train de sévir. La plupart des cas, nous avons pu les régler dans un cadre amiable, et pour les récalcitrants, nous avons des situations même devant les tribunaux », révèle M. Necib.
Toujours au volet des préjudices, le ministre a évoqué les créances impayées de l’ADE : « Elles se chiffrent à 46 milliards de dinars. 16 milliards constituent des créances anciennes héritées à la création de l’ADE, pour le reste, soit 30 milliards, nous sommes en train de travailler là-dessus et il y a des résultats encourageants puisque le recouvrement atteint les 90%. Nous accordons des facilités pour le rééchelonnement des paiement pour ne pas trop affecter la bourse des ménages, mais bien sûr, au bout d’un certain temps, nous sommes obligés de faire des mises en demeure et d’aller vers la coupure de l’eau en cas de refus de payer ».