L’exode des médecins formés dans des universités algériennes se poursuit. Le pôle psychiatrie d’un centre hospitalier en France a récemment reçu en renfort, avec un total de neuf praticiens venus directement d’Algérie.
Alors que les facultés de médecine en Algérie renouent depuis plusieurs jours avec la protestation, la saignée se poursuit dans le secteur de la santé.
Des étudiants en médecine dans la plupart des facultés du pays ont organisé des actions de protestation pour réclamer notamment plus de places pour les résidents, des perspectives d’emploi à travers les concours et pour dénoncer la décision de blocage de l’authentification de leurs diplômes.
Six psychiatres et trois médecins généralistes arrivent en Tarn-et-Garonne
Pendant ce temps, le chef du pôle psychiatrie adulte du centre hospitalier de Montauban, en France, a annoncé l’accueil d’une équipe de praticiens venus d’Algérie, rapporte le journal français La Dépêche ce jeudi 24 octobre.
En effet, le Dr Mustapha Mezerai, chef de dudit pôle, a précisé qu’il s’agit de six psychiatres et trois médecins généralistes, diplômés des universités d’Alger, d’Oran, de Tlecmen et de Blida. En France, ils seront formés en vue des épreuves de validation de connaissances (EVC), première étape de la procédure d’autorisation d’exercice.
La nouvelle de l’arrivée de cette équipe coïncide avec la réouverture de l’unité de psychiatrie du centre hospitalier de Montauban, où 39 lits avaient fermé en 2023, faute de médecins.
Ces praticiens algériens accueillis à bras ouverts en France ont tous mené 11 ans d’études, dont quatre de résidanat, ce qui est l’équivalent de l’internat français. « Ils gèrent déjà les urgences psychiatriques, un domaine que certains médecins français ne veulent ou ne peuvent pas prendre en charge », indique le Dr Mezerai.
La venue des praticiens algériens dans cette région « est précieuse »
Pour attirer ces professionnels étrangers dans ce contexte de manque flagrant de praticiens, notamment dans le secteur de la psychiatrie et de la santé mentale, ce responsable s’appuie sur son propre réseau. Il espère seulement qu’ils vont rester exercer en Tarn-et-Garonne.
S’exprimant sur ce qui les séduit dans ce centre hospitalier, ces médecins algériens avancent notamment « l’approche pluridisciplinaire ». Pour l’un d’eux, Dr Yacine Ramdane Chikouche, « dans la symptomatologie psychiatrique, on aborde aussi des maladies organiques comme la comorbidité, le surpoids ou l’hypertension ».
De son côté, une autre praticienne explique que la région de Tarn-et-Garonne, où se situe le centre, « est bien située ». De plus, « c’est un centre hospitalier riche de nombreux secteurs et spécialités ». Et être formée « par Dr Mezerai est un plus », pour elle.
La venue de ces praticiens algériens dans cette région « est précieuse ». À ce propos, La Dépêche rappelle que seuls trois psychiatres privés exercent pour 100 000 habitants dans le département Tarn-et-Garonne. En plus de ça, les arrivées aux urgences psychiatriques explosent.