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« Ni prolongation ni report ! » : la rue dit non aux propositions de Bouteflika

« Ni prolongation ni report ! » : la rue dit non aux propositions de Bouteflika

La réponse aux décisions annoncées lundi par la Présidence et portant notamment sur le report des élections ne s’est pas faite attendre. Dès ce mardi matin, la rue algérienne s’est de nouveau exprimée pour dire un non catégorique à ce qui a été décidé.

Comme au lendemain du dépôt de dossier de candidature d’Abdelaziz Bouteflika au Conseil Constitutionnel le dimanche 3 mars, la première réaction est venue des étudiants. Ils sont sortis dès ce mardi matin dans plusieurs villes d’Algérie pour exprimer de façon pacifique leur rejet du prolongement du quatrième mandat.

A Alger, capitale mais aussi plus grande ville universitaire d’Algérie avec des dizaines de facultés et d’écoles supérieures, plusieurs milliers d’étudiants se donnés rendez-vous à Alger-centre. La manifestation déjà prévue depuis au moins jeudi, a été maintenue et ses mots d’ordre ont été actualisés dès l’annonce des dernières décisions de la Présidence. Les « y aura pas de cinquième mandat » scandés par les étudiants lors de leurs précédentes manifestations se sont transformés en « nous ne sommes pas naïfs, vous ne nous aurez pas ! » et en « Ni prolongation ni report ! ».

Plusieurs milliers de manifestants ont pris part au rassemblement des étudiants à Alger-centre, malgré les difficultés à rejoindre la ville à cause des perturbations dans les transports causés par la grève générale toujours partiellement suivie à travers le pays. « Nous sommes arrivés à midi passée, il n’y avait pas de bus mais le nombre de manifestants sera plus grand l’après-midi », a expliqué une manifestante.

« Non au viol de la constitution », « non à la manipulation », « système dégage », « les étudiants pour une deuxième république », « les élites pour une assemblée constituante », étaient les principaux slogans scandés et brandis par les étudiants dans leur manifestation à Alger.

Les mêmes difficultés de transport ont été rencontrées par les étudiants de la wilaya de Bouira qui s’étaient eux aussi donné rendez-vous ce mardi matin au chef-lieu de wilaya pour une marche pacifique contre le prolongement du quatrième mandat. La marche organisée à l’initiative d’un nouveau comité autonome d’étudiants a toutefois rassemblé plusieurs milliers d’étudiants rejoints par les habitants de la ville.

A Béjaia, une manifestation massive a été organisée, à l’initiative des étudiants encore une fois, mais rejoints par les enseignants universitaires et les habitants de la ville. Des marches similaires ont été organisées par les étudiants et les citoyens à Constantine.

Dans la wilaya de Tizi-Ouzou où la grève générale continue d’être largement suivie par les commerçants et transporteurs pour le troisième jour d’affilée, plusieurs marches ont été organisées par les citoyens au chef-lieu de wilaya, à Azazga, Larbaâ et à Nath Irathen.

En plus des manifestations d’étudiants, la mobilisation des avocats se poursuit dans plusieurs villes. Ils ont manifesté ce mardi à Mascara et Draâ El Mizane (Tizi-Ouzou), pour dénoncer les décisions prises hier par la Présidence. A Tizi Ouzou, des magistrats se sont joints à la contestation.

D’autres actions de protestation sont prévues pour les prochains jours, notamment vendredi. Les appels à marcher dans les grandes villes ce vendredi 15 mars se font de plus en plus nombreux depuis l’annonce, lundi soir, du report des élections présidentielles. Une marche nationale des étudiants dans la capitale est également prévue pour le mardi 19 mars à l’initiative des étudiants de plusieurs universités d’Alger, de Bouira, de Béjaia, de Tizi-Ouzou et d’Oran notamment.

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