La crise en cours depuis des mois à l’université de Niamey touche désormais les lycées et collèges de plusieurs villes du Niger, ont annoncé le gouvernement nigérien et les étudiants.
L’Union des scolaires nigériens (USN), qui recrute du primaire jusqu’à l’université, a lancé “une grève illimitée” vendredi dernier pour exiger l’annulation de l’exclusion en mars de cinq étudiants, la réouverture du campus, fermé depuis le 18 avril, et “l’abrogation” d’une décision du rectorat autorisant les forces de l’ordre à assurer la sécurité de l’université.
Cette grève paralyse l’université de Niamey et affecte désormais de nombreux collèges et lycées de la capitale et de plusieurs villes du pays, selon les autorités et les étudiants.
“Nous ne rouvrirons le campus que quand nous l’aurons assaini”, a déclaré lundi le ministre de l’Enseignement supérieur, Yahouza Sadissou, lors d’une conférence de presse.
“Il n’est pas acceptable” que la crise à l’université de Niamey “compromette” le fonctionnement de “tous les établissements du pays”, a fustigé, de son côté Tidjani Abdoul-Kadri, le ministre des Enseignements professionnels.
Le gouvernement use “du dilatoire pour casser notre mouvement légitime” mais “leurs menaces et intimidations ne marcheront pas”, a affirmé mardi devant la presse Idder Algabid, le dirigeant de l’USN.
“Nous ne reculerons pas, nous sommes unis et endurants et nous allons continuer ce combat quel que soit le prix à payer”, a-t-il poursuivi. L’USN réclame “des négociations objectives et concrètes avec le gouvernement”.
L’université de Niamey, la plus importante du Niger, avait été paralysée par une grève d’un mois des enseignants qui protestaient contre “l’agression” le 7 février dernier d’un des leurs par des étudiants. Les enseignants avaient mis fin à leur mouvement le 17 mars, après avoir obtenu l’exclusion de cinq responsables syndicaux étudiants et le recours aux forces de l’ordre pour sécuriser le campus.
Les étudiants avaient évoqué une “altercation mineure” et non une agression. Jugeant ces exclusions “injustes, disproportionnées, illégales et arbitraires”, ils avaient entamé un mouvement de grève.