Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a indiqué jeudi que le Pentagone avait commencé à s’attaquer aux problèmes ayant conduit à la mort de quatre soldats américains en octobre au Niger.
Les enquêteurs ont achevé leur investigation et leurs conclusions devraient être rendues publiques dans les prochains jours.
M. Mattis, qui s’exprimait devant le Congrès, a indiqué que plusieurs facteurs avaient contribué à l’issue dramatique de cette attaque.
« Nous avons trouvé ce que nous pensons être le noeud des problèmes, pas du problème mais des problèmes, qui ont conduit jusque-là », a indiqué le chef du Pentagone, soulignant que le rapport faisait 6.300 pages.
« Nous savons comment régler ce genre de problèmes, nous le faisons en ce moment », a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a donné plus d’autonomie aux responsables militaires pour décider de leurs opérations sur le terrain sans avoir besoin de l’autorisation expresse de Washington à chaque fois, mais M. Mattis a assuré que cette « délégation d’autorité » n’avait rien à voir avec l’attaque au Niger.
Quatre Américains avaient été tués lorsqu’une patrouille de reconnaissance composée de 12 soldats américains des forces spéciales et 30 soldats nigériens était tombée dans une embuscade le 4 octobre à proximité du village de Tongo Tongo, à une centaine de kilomètres de Niamey, près de la frontière avec le Mali.
Le Wall Street Journal a rapporté mercredi que des entraînements insuffisants, une certaine arrogance et une culture de prise de risques excessifs étaient partiellement responsables de l’issue tragique de l’opération.
Selon le quotidien, qui cite cinq responsables ayant pris connaissance de ce rapport, des gradés sur le terrain ont pris des libertés quand ils ont décrit leur mission à leurs supérieurs, pour qu’elle soit approuvée.
Les Etats-Unis ont quelque 6.000 militaires déployés en Afrique, des forces spéciales pour la plupart, et M. Mattis a souligné jeudi qu’il n’avait pas l’intention d’accroître leur nombre.
« Il pourrait y avoir des hausses temporaires si nous coopérons avec des forces antiterroristes qui ont besoin de davantage de capacités », dans un des pays africains avec lesquels les Etats-Unis coopèrent dans la lutte contre les mouvements jihadistes, a-t-il toutefois ajouté.