Politique

Non, l’Algérie n’a pas appelé à un embargo pétrolier contre l’Occident

Le ministère des Affaires étrangères a démenti mercredi 13 novembre des propos sur un embargo pétrolier contre l’Occident “abusivement” attribués, “par un organe de la presse privée”, au président de la République Abdelmadjid Tebboune lors du sommet arabo-islamique lundi à Ryad en Arabie saoudite. Le discours du chef de l’État a été lu en son nom par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf.

Comme en font foi la version écrite, autant qu’audiovisuelle, la déclaration algérienne au Sommet de Riyad n’appelle, en aucune manière et sous quelque forme que ce soit, à une réédition de l’embargo arabe de 1973”, écrit le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué, qualifiant de “sans fondement” les propos attribués au président de la République par l’article en question qui est “un mélange indu du commentaire et de la déclaration officielle établie”.

Une simple lecture de cette déclaration suffirait à constater que les sanctions politiques, diplomatiques, économiques et militaires dont il est question sont celles dont l’Algérie appelle à imposer à l’entité sioniste pour l’agression, le génocide, ainsi que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qu’elle perpétue impunément à Gaza et dans l’ensemble de la région”, ajoute la diplomatie algérienne qui n’a pas donné le nom du journal incriminé.

Propos attribués au président de la République : L’Expression présente ses excuses 

Le journal en question c’est le quotidien francophone L’Expression qui, dans son édition de ce jeudi 14 novembre, a reconnu “un traitement incorrect” par sa rédaction du discours présidentiel et présenté ses excuses aux lecteurs.

Le traitement fait par la rédaction du quotidien L’Expression du discours du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Sommet arabo-islamique, lu en son nom par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, n’a pas été conforme à l’esprit du message présidentiel”, admet le quotidien fondé et dirigé par Ahmed Fattani.

Il n’a été nullement question dans tout son discours d’associer un quelconque acteur, à savoir l’Occident, dans le propos du président, dans sa critique à l’endroit de l’entité sioniste”, ajoute le journal, reconnaissant encore que son “article commenté n’a pas épousé la pensée du chef de l’État, en ce sens que l’auteur a pris la liberté, ce qu’il ne fallait pas en ce genre de circonstances, de commenter les propos du président Tebboune en réalisant des parallèles inopportuns”.

Dans un discours lu au nom du président Tebboune lundi 11 novembre devant les participants au sommet arabo-islamique de Ryad (Arabie Saoudite), Ahmed Attaf a indiqué qu’ « il est indispensable, d’abord, d’intensifier les pressions sur l’occupant israélien sur les plans diplomatique, politique et économique, ainsi que les sanctions, telles que la suspension de l’adhésion de l’occupant israélien à l’ONU et l’imposition d’un embargo sur les ventes d’armes qui lui sont destinées”.

En Une de son édition du lendemain, L’Expression a ainsi interprété ce passage : “L’Occident ne réagira qu’à la contrainte économique, comme en 1973 d’ailleurs, lorsque les pays producteurs de pétrole avaient fermé les vannes. La situation est certes différente aujourd’hui, mais l’arme des sanctions économiques est, elle, toujours potentiellement opérationnelle”.

 

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