Nora Belarbi, directrice juridique dans un grand groupe bancaire européen au Luxembourg, entend mettre son expertise au service de l’Algérie pour lui permettre d’exploiter l’énorme gisement de sa diaspora à l’étranger.
Directrice juridique dans une grande compagnie d’assurance au Luxembourg, cette Franco-Algérienne entend mettre son expertise au service de la diaspora pour l’orienter et l’aider à mettre ses compétences au service de l’Algérie qui en a tant besoin.
Lorsque Karim Zéribi l’a sollicitée pour participer au lancement du Conseil mondial de la diaspora (CMDA) dont une première rencontre s’est tenue vendredi 8 mars à Paris, Nora Belarbi qui est établie au Luxembourg, n’a pas hésité un seul instant pour dire « oui ».
Pour cause : son attachement viscéral au pays d’où sont originaires ses parents la confine naturellement à apporter son concours à cette instance dont l’ambition est de fédérer les compétences algériennes établies dans les quatre coins du monde et les porteurs de projets pour les mettre au service du développement de l’Algérie.
« Il ne suffit pas d’exprimer sa fierté d’appartenir au pays, il faut des actions concrètes, le servir aussi », soutient Nora Belarbi avec humilité.
Pourtant, elle n’a connu l’Algérie qu’à travers les récits de ses parents et de son oncle et quelques visites effectuées dans la région où sa mère et son père ont vu le jour respectivement à Oued El Maleh (ex-Rio Salado) et Hammam Bouhdjar dans l’Oranie où elle se remémore encore des veillées dans la chaleur familiale autour d’un thé.
Comme la plupart des membres de la diaspora algérienne, tiraillée entre deux cultures, Nora Belarbi a puisé l’essentiel de ses valeurs dans le cocon familial.
Son père, installé très jeune en France, peu avant l’indépendance du pays, n’a pas cessé de lui inculquer les valeurs de l’effort, du sérieux, ingrédients nécessaires à la réussite dans un environnement pas toujours clément avec ceux qui ont des attachements chevillés avec la patrie de ses parents.
« Mon père nous a toujours guidés, il nous disait toujours qu’il ne faut pas oublier d’où vous venez », raconte à TSA Nora Belarbi.
À l’école, au collège, puis plus tard à l’université, cette brillante juriste qui a réussi à s’imposer dans le monde très sélect de la finance en Europe a fini par prendre la mesure de sa situation, un chemin de crête entre deux cultures, deux mondes que beaucoup de choses séparent où la détermination et les efforts soutenus sont les seules clés de la réussite.
« Je le voyais à l’école, on n’était pas comme les autres. Il fallait travailler plus, se sacrifier pour se faire sa place », se souvient-elle.
Diaspora algérienne : Nora Belarbi propose la création de think-tanks
Une prise de conscience qui lui fait emprunter la trajectoire qui conduit à l’accomplissement et à la réussite. Après de brillantes études de droit à l’Université de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, où elle est née en 1982, puis à la prestigieuse université Sorbonne à Paris, Nora Belarbi est depuis maintenant une dizaine d’années directrice juridique et en ingénierie patrimoniale dans un grand groupe bancaire européen au Luxembourg.
Comme beaucoup de membres de la diaspora algérienne, Nora Belarbi est prête à mettre son expertise et son savoir-faire au service de son pays d’origine, l’Algérie.
Et c’est à ce titre qu’elle a répondu sans hésitation à l’appel et aux sollicitations de l’ex-député européen Karim Zeribi, le fondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA).
« Quand il m’a contactée et m’a expliqué l’objectif du conseil, dont notamment un des objectifs étant d’effectuer du lobbying au service de mon pays, j’ai vite acquiescé. J’ai trouvé l’idée très intéressante », assure Nora Belarbi
Au sein de cette instance dont les objectifs sont de « créer un réseau d’Algériens à l’étranger, organiser de grands événements pour permettre à la diaspora de se réunir et d’échanger, créer un guichet unique pour aider les porteurs de projets et lancer un fonds d’investissement pour soutenir financièrement ceux qui veulent investir en Algérie », Nora Belarbi, en sa qualité de juriste, est chargée de préparer les textes pour encadrer les activités de l’instance avec l’équipe juridique constituée par Karim Zéribi.
Plus largement, Nora Belarbi soutient la création de think-tanks de gens de la diaspora algérienne et de la société civile algérienne pour apporter des réflexions sur des questions d’intérêt pour l’Algérie et les soumettre aux autorités algériennes.
« Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit, mais de constituer une force de proposition et de réflexion. À travers ces think-tanks, la diaspora algérienne peut apporter son aide à l’Algérie dans de nombreux domaines comme la finance, l’intelligence artificielle, la négociation des contrats », explique-t-elle.
Par exemple, comment la réglementation européenne peut apporter de l’inspiration à l’Algérie. « Voire où l’Europe a réussi pour éventuellement s’inspirer et voir si c’est adaptable à l’Algérie, explique-t-elle. « Il faut faire ce travail de réflexion et faire comme tous les autres pays à savoir prendre les expériences réussies ou ratées des autres avec pour objectif d’essayer de les adapter à la situation réelle de notre pays ».
« Un travail colossal », admet-elle. Mais qu’importe puisque son grand souhait est d’apporter son savoir-faire et sa pierre à l’immense édifice que représente le projet de connecter la diaspora algérienne et lui permettre de prendre part au développement de l’Algérie.
Loin des feux de la rampe, Nora Belarbi rêve d’un grand destin pour son peuple et reste admirative devant sa résilience et sa joie de vivre. « C’est un peuple joyeux malgré les difficultés. On y apprend beaucoup de valeurs », dit-elle.
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