En plein massacre de Gaza, le Maroc assume pleinement son rapprochement avec Israël. L’ambassadrice du royaume en France Samira Sitail n’a eu aucune gêne à qualifier de « partenaire » leur nouvel allié qui tue par milliers les civils palestiniens depuis dix mois. Un bilan qui ne change pas la « relation privilégiée » entre le Maroc et Israël, selon elle.

Samira Sitail est le nouveau visage du Maroc en France depuis qu’elle a été nommée par Mohammed VI ambassadrice du royaume à Paris en octobre 2023, en plein froid diplomatique entre les deux pays. 

C’est elle qui dit tout haut ce que le Palais tente de cacher maladroitement depuis l’éclatement de la guerre à Gaza, en raison de l’hostilité de son opinion publique à la normalisation avec Israël, comme en témoigne les nombreuses manifestations qui ont eu lieu au Maroc en 2023 et en 2024 en soutien aux Palestiniens et pour dire non à l’établissement des relations avec l’État hébreu.

Paris et Rabat ont, depuis, entamé un processus de réconciliation qui a atteint son point d’orgue mardi 30 juillet avec la reconnaissance par l’alignement de la France sur les thèses marocaines concernant le Sahara occidental, en considérant que le du plan d’autonomie marocain comme étant « la seule base » de règlement du conflit. 

Les États-Unis étaient le premier pays à le faire, en décembre 2020, en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Malgré tous les crimes commis à Gaza depuis le 7 octobre dernier, Rabat ne pouvait pas revenir sur son engagement au risque de perdre le soutien engrangé en occident pour son entreprise coloniale au Sahara occidental. 

Au dixième mois de la guerre dans l’enclave palestinienne, le Maroc est droit dans ses bottes et assume comme au premier jour la normalisation et le renforcement du partenariat avec Tel-Aviv. Tout en simulant un faux soutien à la cause palestinienne qui ne convainc personne. 

L’ambassadrice du Maroc en France assume que la relation avec Israël n’est pas impactée par les massacres de Gaza 

Invitée sur le plateau de LCI vendredi 2 août, l’ambassadrice Samira Sitail a clairement signifié que la situation à Gaza ne change pas la « relation privilégiée » qu’entretient son pays avec Israël. 

« Qu’elle la change, je dirais que non », a-t-elle répondu sans ambages. Selon elle, ce qui se passe à Gaza fait juste « évoluer » cette relation « dans le sens de développer avec notre partenaire israélien un langage de vérité, un langage de transparence qui l’amène à modifier sa position par rapport à la situation à Gaza d’une part, et par rapport à la solution des deux États préconisée par le Maroc aussi bien auprès de son partenaire israélien que de l’autorité palestinienne ».

Dans sa communication, le pouvoir marocain a toujours tenté de mettre en avant le titre de « président du comité Al Qods » du roi Mohammed VI et l’aide humanitaire acheminée rachétique aux habitants de Gaza qui sont soumis à un embargo inhumain.

Les relais du palais royal tentent de convaincre que cette « relation privilégiée » facilite le passage de l’aide humanitaire marocaine dans l’enclave palestinienne. 

« Nous avons une position qui nous a permis, le premier jour du Ramadhan, à être le premier pays dont Israël a accepté qu’il entre donner de l’aide humanitaire à Gaza à partir du territoire israélien », a rappelé Samira Sitail, sans expliquer l’incapacité de son pays à convaincre son « partenaire » de cesser le massacre qui a déjà fait 40 000 morts parmi les civils palestiniens. 

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