L’Algérie a demandé, par la voix de Noureddine Bedoui, Premier ministre, à l’Union africaine (UA) de désigner clairement les Etats qui contribuent à « la déstabilisation » de la Libye.
Bedoui, qui a reçu à Alger le ministre de l’Intérieur libyen Fathi Bachagha (représentant du gouvernement de l’Union nationale), a estimé que les Nations Unies doivent rendre publique une déclaration sur la situation actuelle en Libye avec les tentatives de Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’armée libyenne, de contrôler Tripoli, capitale du pays.
Selon le site d’Al Jazeera, Bedoui aurait déclaré que Haftar ne représente rien « devant la grandeur et la sacralité de la Libye et son importance régionale et internationale ».
A Niamey, au Niger, où se tient le 12e Sommet extraordinaire de l’UA, Bedoui a estimé, selon l’agence officielle APS, que la crise libyenne exige « un dialogue global » pour aboutir à « une solution consensuelle » entre toutes les parties libyennes dans « le respect de la souveraineté de la Libye, de son intégrité territoriale et de l’unité de son peuple loin de toute ingérence étrangère ».
En marge du sommet, l’UA a consacré une session spéciale sur la situation en Libye. « La dégradation continue de la situation sécuritaire en Libye nous oblige à une plus grande mobilisation pour contribuer au rapprochement des différents points de vue de nos frères libyens aux fins de trouver une solution permettant de dépasser les divergences et de faire valoir l’intérêt supérieur du pays (…) La non maîtrise des autorités de l’ensemble du territoire national en Libye a facilité, malheureusement, la propagation des activités illégales et criminelles notamment le terrorisme, le trafic de stupéfiants et d’armes ainsi que la traite des personnes », a souligné le Premier ministre algérien.
Alger prévient contre « une solution militaire » à la crise en Libye
Selon Bedoui, la crise libyenne est d’abord une crise africaine. Ce qui implique un engagement plus soutenu de l’UA pour trouver une solution politique à cette crise, « bâtie sur le dialogue et la réconciliation nationale ». « Toute autre solution ne va contribuer qu’à compliquer la situation en Libye et toute action militaire va éloigner les perspectives d’un règlement à la crise », a-t-il prévenu.
Noureddine Bedoui a évoqué aussi la tenue d’élections transparentes sous l’égide de l’UA et de l’ONU. « Ces élections vont contribuer au renforcement de la confiance et aider à l’installation d’institutions gouvernementales démocratiques et durables avec une armée nationale unifiée et seule responsable de la sécurité du pays », a-t-il précisé.
A Alger, Salah Eddine Dahmoune, ministre algérien de l’Intérieur, qui a reçu son homologue libyen, a appelé à l’activation du dialogue « inclusif » entre belligérants en Libye. Il a rappelé l’attachement de l’Algérie à l’intégrité territoriale libyenne et le refus de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays voisin. « Nous souhaitons que la Libye puisse recouvrer sa stabilité dans les plus brefs délais, car notre stabilité est liée à cette de la Libye », a-t-il noté, cité par l’agence APS.