Société

Les enseignants réclament un salaire d’au moins 75.000 DA

Le dialogue social entre le ministre de l’Éducation, Mohamed Oudjaout, et les syndicats du secteur risque de ne pas aboutir.

En effet, au moment où les syndicats revendiquent une amélioration du pouvoir d’achat de l’enseignant, le ministre lui préfère parler de la révision du statut particulier.

| Lire aussi : Comment le pouvoir d’achat des enseignants s’est dégradé en 4 décennies

À la suite d’une réunion qui a fini en queue de poisson avec le premier responsable de l’éducation, quatorze syndicats ont annoncé, dans un communiqué publié mardi 18 mai dans la soirée, le boycott des activités administratives et la rétention des notes du second trimestre ainsi que la tenue d’un rassemblement mercredi 26 mai devant l’annexe du ministère de l’Éducation à Ruisseau (Alger).

La possibilité de boycotter les examens du 3e trimestre sera discutée à la fin du sit-in de protestation, a annoncé le collectif. « Nous réclamons l’amélioration du pouvoir d’achat de l’enseignant. Nous n’avons pas besoin de réviser le statut particulier », martèle le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (SATEF), dans une déclaration mercredi à TSA.

« Comme première mesure, nous demandons au président de la République d’augmenter le point indiciaire de 45 DA à 90 DA », explique M. Amoura qui considère que la revalorisation salariale annule de fait la révision du statut particulier.

« Nous ne pouvons plus nourrir nos enfants »

« En fait, c’est quoi la finalité à travers la révision du statut particulier si ce n’est l’augmentation du salaire », relève le syndicaliste qui ajoute qu’avec 26 syndicats au total dans le secteur de l’éducation, le processus de révision du statut particulier risque de prendre des mois.

« La révision du statut n’est pas notre revendication principale. D’ailleurs dans notre communiqué pour la grève de trois jours ( 9, 10 et 11 mai derniers) elle figurait dans la 6e ou 7e position dans la liste de nos revendications », rappelle M. Amoura.

Selon lui, les deux principales réclamations concernent l’amélioration du pouvoir d’achat par une revalorisation des salaires et la réhabilitation du droit à la retraite anticipée sans condition d’âge.

« Si on arrive à régler ces deux points-là, c’en sera beaucoup », affirme le SG du SATEF membre d’un collectif de 14 syndicats autonomes de l’éducation qui insiste sur les raisons de la colère des travailleurs du secteur.

« Qu’est-ce qui nous a fait sortir dans la rue ? C’est l’érosion du pouvoir d’achat. Nous ne pouvons plus nourrir nos enfants. Nous ne parlons pas d’aller chez le médecin ou de partir en vacances », lâche M. Amoura.

Le syndicaliste calcule un salaire moyen d’un enseignant à 80 000 DA, selon une étude conduite par le SATEF. D’autres syndicats ont proposé 75 000 DA.

« Au mois de janvier (2020), le SATEF avait déjà proposé 80 000 DA pour nourrir ses enfants, leur acheter des vêtements et des affaires scolaires. Aujourd’hui, il y a des enseignants qui ne peuvent pas acheter un nouveau cahier pour leurs enfants », déplore M. Amoura qui met en exergue également la nécessité d’assurer des soins à sa progéniture tout en pointant des tarifs rédhibitoires pour un enseignant.

« Le tarif de la consultation chez un médecin généraliste (du secteur privé) c’est 1 200 DA et 2500 chez un spécialiste », illustre-t-il. Les enseignants sont tenus aussi d’assumer d’autres charges liées au loyer, au transport et à leur restauration. « Quand un enseignant loue un logement à 20.000 DA minimum et qu’il touche un salaire de 31 000 DA, que lui reste-t-il ? », s’offusque le syndicaliste.

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