Politique

Nouveau bloc Algérie-Tunisie-Libye : le décryptage de la revue El Djeich

Le nouveau Maghreb sans le Maroc ou le bloc Algérie-Tunisie-Libye est destiné à « couper la voix » aux ingérences étrangères dans la région, écrit la revue El Djeich de l’Armée nationale populaire (ANP) dans son édition de mai 2024 publiée ce samedi.

« Le principal avantage à mettre au crédit de ce nouveau mécanisme important est qu’il coupera définitivement la voie aux ingérences étrangères », souligne l’éditorialiste de la revue de l’armée algérienne qui décrypte les objectifs majeurs de ce nouvel ensemble régional.

Ces ingérences aux « graves conséquences » pour les pays de la région qui « n’ont de cesse de réaffirmer leur attachement légitime à la souveraineté de leur décision », poursuit la publication.

La revue de l’ANP ajoute que l’Algérie, la Tunisie et la Libye ont toujours appelé à « l’avènement d’un système international multipolaire » et à des relations internationales fondées sur les « principes de coopération, de solidarité et de justice, ainsi qu’à l’égalité de tous les pays de la planète devant le droit international ».

Algérie – Tunisie – Libye : faire bloc face aux ingérences étrangères

La Libye constitue un exemple des conséquences graves des ingérences étrangères au Maghreb et au Sahel. Depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi suite à l’intervention occidentale dans ce pays en 2011, la Libye n’a pas retrouvé la stabilité, avec la présence de plusieurs puissances étrangères, directement ou indirectement sur son territoire.  

La revue El Djeich inscrit la constitution du bloc G3 (Algérie – Tunisie, Libye) dans la liste des « victoires diplomatiques successives que l’Algérie vient de remporter ». Pour la publication, l’Algérie a franchi ainsi d’importants, avec les deux membres du G3 maghrébin, sur la « voie de la mise en œuvre d’un nouveau mécanisme pour les pays de la région ». Cette marche en avant est reflétée par le premier sommet dirigeants des trois pays, en Tunisie, le 22 avril dernier à Tunis, ajoute la revue de l’ANP.

L’auteur du commentaire rappelle le contexte du lancement de ce Maghreb sans le Maroc. A savoir une « conjoncture régionale sensible, notamment à l’ombre des graves développements sur le plan régional et des crises sans précédent au niveau international qui nécessitent une coordination des positions entre les pays du Maghreb arabe ainsi que la consolidation des efforts, l’approfondissement et l’intensification des concertations, afin de relever efficacement les nombreux défis politiques, sécuritaires et économiques et éviter d’être affectés par les mutations accélérées qui s’opèrent dans la région et dans le monde. »

L’armée algérienne est « prête » à « parer à toute menace » 

El Djeich souligne que cette initiative lancée par le président Abdelmadjid Tebboune « prouve l’attachement de l’Algérie à faire prévaloir l’action collective commune ». Elle rappelle que le président Tebboune a « insisté, en de nombreuses occasions, sur la nécessité de trouver un mécanisme de concertation régulier et périodique, en particulier pour les pays d’Afrique du Nord, qui œuvrerait à apporter des solutions appropriées aux problèmes auxquels ils sont confrontés. »

Des solutions, poursuit la publication, de « nature à mettre notre région à l’abri des menaces réelles qui la cernent, renforcer les fondements de sa sécurité, de sa stabilité et de son développement, et qui ne seront donc que plus profitables à ses peuples. »

Le bloc Algérie-Tunisie-Libye permettra aussi aux pays de la région de « faire entendre leur voix  unifiée dans les fora internationaux, permettra inévitablement d’établir des bases solides pour le renforcement de la coopération aux niveaux sécuritaire et économique, notamment pour ce qui est d’assurer la sécurité alimentaire et hydrique », ajoute la publication

El Djeich précise que les personnels de l’ANP sont « prêts en permanence à parer à toute menace visant notre pays, armés en cela par la haute disponibilité opérationnelle des différentes formations ainsi que l’acquisition des facteurs de force ».

L’Union du Maghreb arabe définitivement enterré 

Lancement du bloc G3 entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye signe l’enterrement définitif de l’Union du Maghreb arabe qui est composée, en plus de ces trois pays, du Maroc et de la Mauritanie. Fondée en 1989, l’UMA n’a pas survécu aux tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc sur fond du conflit au Sahara occidental.

Ces tensions ont culminé en août 2021 avec la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, suite à une série d’ « actes hostiles » du royaume à son égard. Parmi les actes figurent l’incitation par le Maroc de la sédition d’une partie du territoire algérien, à savoir la Kabylie, les menaces proférées à partir du royaume par le ministre israélien de la défense…

Depuis août 2021, l’Algérie n’entretient aucune relation politique avec le Maroc et les avions civils et militaires du royaume sont interdits de survoler le territoire national depuis septembre de la même année.

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