La normalisation des relations diplomatiques entre les Emirats arabes unis et Israël, conclue en août 2020, a franchi ce mardi 29 juin, un nouveau grand pas.
Pour la première fois dans l’histoire des deux pays, le ministre des Affaires étrangères israélien, Yaïr Lapid, effectue ce mardi une visite de travail aux Emirats arabes unis, rapportent RFI et l’Orient-Le-Jour.
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Cette visite de travail de deux jours du chef de la diplomatie d’Israël s’est concrétisée suite à l’invitation de son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane. « Fier de représenter l’État d’Israël pour la première visite officielle aux Emirats arabes unis. Merci pour l’accueil chaleureux », a indiqué Yaïr Lapid dans une publication sur le réseau social Twitter.
עושים היסטוריה: גאה לייצג את מדינת ישראל בביקור רשמי ראשון באיחוד האמירויות. תודה על קבלת הפנים החמה. 🇮🇱 🇦🇪
نصنع التاريخ: فخور بتمثيل دولة إسرائيل في أول زيارة رسمية إلى الإمارات العربية المتحدة. شكرا على الترحيب الحار pic.twitter.com/sxVXPYcghQ
— יאיר לפיד – Yair Lapid🟠 (@yairlapid) June 29, 2021
La visite de Yaïr Lapid aux Emirats arabes unis s’est déroulée dans une relative discrétion du côté émirati. Le ministre israélien n’a en effet pas été accueilli à son arrivée sur le tarmac par un haut responsable émirati et l’évènement a reçu une couverture médiatique timide dans le pays hôte.
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Première ambassade israélienne dans le Golfe
Malgré cela, la visite du chef de la diplomatie israélienne a été l’opportunité d’inaugurer ce mardi à Abu Dhabi la première ambassade israélienne dans la région du Golfe. Un consulat israélien devrait également être ouvert à Dubaï. « Ce que nous faisons ici aujourd’hui n’est pas la fin du trajet, c’est le début », a souligné M. Lapid qui a appelé tous les pays arabes de la région à « reconnaître » son pays.
La visite de M. Lapid et l’ouverture d’une ambassade israélienne à Abu Dhabi constituent de nouveaux pas décisifs depuis la décision des deux pays de normaliser leurs relations diplomatiques. Abu Dhabi et Tel-Aviv ont multiplié les accords notamment commerciaux.
Outre les Emirats arabes unis, c’est également le cas de Bahreïn dans le Golfe mais aussi du Maroc et du Soudan dans la région MENA. L’Egypte et la Jordanie avaient déjà normalisé leurs relations avec Israël respectivement en 1979 et 1994.
L’Algérie a écarté, à plusieurs reprises, toute possibilité de normaliser ses relations avec Israël, sans la création d’un Etat palestinien.
En septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune a critiqué la « course » à la normalisation avec Israël. « Nous ne participerons pas à la course à la normalisation, et nous ne la bénissons pas », a déclaré le chef de l’Etat dans une interview à la presse nationale.
Une position qu’il a réitérée dans l’entretien qu’il a accordé à la chaîne Al-Jazzera début juin. Il a rappelé que l’accord conclu dans le cadre de la Ligue arabe sur la base du principe de « la terre contre la paix » prévoyait l’établissement de l’Etat de Palestine comme préalable à la paix. Et il a remarqué qu' »il n’y a hélas aujourd’hui ni paix ni terre », d’où les interrogations sur l’utilité de la normalisation.