L’armée israélienne a commis un nouveau massacre à Gaza. Dimanche 26 mai, au moins 50 personnes ont été tuées suite au bombardement d’un camp de réfugiés à Rafah, à la pointe Sud de l’enclave palestinienne.
Un énième massacre qui a choqué le monde entier. Il piège les soutiens d’Israël, notamment les Européens, comme le laisse comprendre les réactions de plusieurs dirigeants du vieux continent.
Le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier dépasse désormais les 36.000.
Indignation internationale après un nouveau massacre à Gaza
Le massacre de ce dimanche a eu lieu à Tal Al-Sultan, à l’Ouest de Rafah, où l’armée israélienne a bombardé un camp de tentes de toile abritant des déplacés palestiniens. Un énorme incendie s’est déclenché des suites du bombardement dans lequel l’armée israélienne a utilisé des missiles et des bombes d’une tonne, selon le bureau des médias de Gaza.
Ce crime survient 48 heures après l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ), ordonnant à Israël de mettre fin immédiatement à son offensive sur la ville de Rafah où s’entassent près de 1,5 million de déplacés palestiniens dans des conditions humanitaires catastrophiques. L’offensive a commencé le 6 mai et la CIJ a été saisie par l’Afrique du Sud.
Le gouvernement israélien a ignoré l’arrêt de la juridiction relevant des Nations Unies, comme il l’avait fait avec celui de janvier dernier l’exhortant de prendre des mesures d’urgence afin d’éviter un génocide dans la bande de Gaza.
Le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou avait aussi rejeté la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée fin mars et appelant à un cessez-le-feu.
Netanyahou déclarait dimanche, juste avant ce massacre, qu’il demeurait « fermement opposé » à la fin de la guerre.
Les alliés occidentaux d’Israël n’ont rien fait pour amener le gouvernement de Tel-Aviv à appliquer la résolution onusienne et les décisions de la justice internationale. Le 20 mai, c’est le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui a annoncé l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre le Premier ministre, Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Le pas franchi par le procureur de la CPI n’a pas suscité l’adhésion de l’Occident, notamment des États-Unis, premier soutien d’Israël, et de nombreux pays européens, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie, tandis que la France a exprimé une position quelque peu équilibrée.
Nouveau massacre à Rafah : la responsabilité de l’Occident pleinement engagée
Les mises en garde de nombreuses voix contre un massacre de grande ampleur à Rafah s’avèrent fondées avec ce nouveau carnage qui risque de ne pas être le dernier. Sur le plan politique, c’est surtout l’Europe qui se retrouve piégée par son attitude timorée face au gouvernement israélien.
Le président français Emmanuel Macron a été l’un des premiers à réagir après l’annonce du lourd bilan du bombardement. « Ces opérations doivent cesser. Il n’y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens », a tonné dans un message posté sur X Emmanuel Macron qui s’est dit « indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah », et a appelé au « plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat ».
Macron : « Il n’y a pas de zones sûres à Rafah… »
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a de son côté indiqué que ce nouveau massacre « nous amène à exiger la nécessité de mettre en œuvre la décision de la CIJ ».
« L’arrêt de la Cour doit être appliqué, mais nous constatons qu’Israël continue de faire ce qu’on lui a demandé de cesser de faire », a ajouté le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, qui a proposé au passage de relancer la mission de l’UE au terminal de Rafah en coordination avec l’Autorité palestinienne.
Ce lundi, un nouveau développement s’est produit avec un incident à la frontière de Rafah entre soldats israéliens et égyptiens, très vite censuré par l’armée israélienne. Les soldats des deux pays ont échangé des coups de feu qui auraient fait des victimes parmi les Égyptiens.
Près de 9 mois après son début, le conflit se corse davantage et de nouveaux massacres ne sont pas à écarter. La responsabilité des États-Unis, de l’Europe et de tous ceux qui ont empêché le droit international de s’appliquer à Gaza, est pleinement engagée.
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