On n’en parle pas autant que de la banane, des viandes ou des poissons, mais les prix du café aussi augmentent sensiblement en Algérie.

L’association de protection des consommateurs, Apoce, s’interroge sur les raisons des augmentations successives de cette boisson très consommée en Algérie et appelle le ministère du Commerce à « ouvrir le dossier », comme il l’a fait pour de nombreux produits.

Pourquoi le prix du café a augmenté en Algérie ?

En Algérie, les prix du café ont augmenté fortement en une année. Le prix du format de 250 grammes vendu aux ménages a atteint 270 dinars, voire plus pour certaines marques. Dans les cafés, le tarif de la tasse a aussi fortement augmenté, à 50 dinars dans les cafés populaires. Certains affirment que le café a atteint 60 dinars la tasse. Dans d’autres cafétérias situées dans les quartiers huppés des grandes villes comme Alger ou à l’aéroport d’Alger, une tasse de café peut être facturée à 300 dinars.

La cherté de cette boisson dans les cafés de l’aéroport Houari Boumediene suscite souvent des polémiques sur les réseaux sociaux, ce qui a amené Mokhtar Medinoui, le PDG de la SGSIA qui gère l’aéroport d’Alger, à prendre le dossier en main et annoncer une action pour faire baisser son prix.

Combien coûte une tasse de café en Algérie ?

De nouvelles augmentations ont eu lieu ces derniers jours, certaines marques ayant porté le prix du paquet de 250 grammes à 300 dinars.

« Quel est le coût d’importation et de conditionnement du café pour que les prix atteignent ces niveaux ? », s’est interrogé l’Apoce dans une publication sur les réseaux sociaux dimanche. « Nous espérons que le ministère du Commerce ouvre ce dossier prochainement », a souhaité l’organisation.

Le café est un produit boursier dont le prix subit régulièrement les fluctuations sur les marchés internationaux. Les augmentations décidées en Algérie par les torréfacteurs et les cafetiers ces derniers mois ont suivi des hausses des prix de la matière première (graines de caféier Robusta et Arabica) dans les principaux pays producteurs.

En une année, les prix de la variété Robusta, la plus utilisée en Algérie, ont augmenté de 50 %, atteignant cette semaine 3662 dollars la tonne. C’est le plus haut niveau de ce produit depuis que l’agence Bloomberg a commencé à enregistrer des données, en 2008. La variété Arabica, qui est parfois mélangée au Robusta en Algérie, a elle aussi fortement bondi en une année, gagnant 5 % rien que cette semaine, à 4300 dollars la tonne.

Café en Algérie : faut-il étudier la structure des prix ?

La flambée actuelle du café sur le marché mondial est expliquée par des conditions météorologiques défavorables dans certains pays producteurs de Robusta, notamment le Vietnam. Le pays et toute la région de l’Asie du sud-est sont frappés par une forte sécheresse et ont battu des records de chaleur ces derniers mois. La variété a besoin d’un temps chaud pour croître mais les très fortes chaleurs nuisent aux récoltes.

Selon l’association des exportateurs vietnamiens de café, citée par France Info, 400 000 tonnes de café vont manquer à l’exportation cette année, soit 20 % des volumes expédiés habituellement. La même source cite deux autres facteurs qui impactent l’offre de Robusta, soit la tendance des agriculteurs vietnamiens à se diriger vers d’autres cultures et la perturbation de la navigation maritime en Mer Rouge par les Houthis du Yémen.

En revanche, la variété Arabica est produite abondamment avec 20 % de plus attendus par rapport à la production habituelle. Ces volumes pourraient compenser le déficit en Robusta, mais l’Arabica est réputée moins amer.

Bien que les prix du café en Algérie soient à priori déterminés par les fluctuations du marché mondial, se pencher sur la structure des prix pratiqués par les torréfacteurs comme le réclame l’Apoce ne serait pas de trop. D’autant plus qu’il existe une fâcheuse habitude en Algérie où les prix ne suivent que les hausses sur le marché international et presque jamais les baisses.