Le gouvernement a décidé de suspendre toutes les importations de produits concernés par les licences d’importation, en attendant la fixation des quotas et la délivrance de ces documents. Un pas en avant, puis deux en arrière, les autorités et les importateurs ne savent plus sur quel pied danser. Cafouillage.
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Censés être distribués en début d’année, ces contingents sont encore bloqués, alors que le mois d’Avril touche à sa fin. Une nouvelle démonstration de la volonté du gouvernement de retarder cette échéance autant que possible, afin de limiter les importations et les sorties de devises.
En parallèle, le ministère du Commerce a déjà tenté de suspendre les importations. Selon la déclaration du détenteur intérimaire de ce portefeuille ministériel, Abdelmadjid Tebboune, « tous les produits qui entreront désormais en Algérie seront soumis à une licence », déclarait-il le 15 Mars dernier. S’ensuit alors une période de blocage aux niveaux des Douanes et de cafouillage.
Le département du Commerce n’étant pas leur ministère de tutelle, les banques continuaient à domicilier des opérations d’importation. Jusqu’à ce qu’une série de notes récentes, émanant des Douanes et de l’Association des banques et établissements financiers (Abef) vienne clarifier la situation. Désormais, toute importation de produits (au nombre de 21) concernés par les licences d’importation sont effectivement suspendues.
Entre-temps, le gouvernement a libéré les contingents de produits issus de l’Union européenne, avec qui l’Algérie est signataire d’un accord de libre-échange. Surtout, face à la perspective de l’élargissement des licences, certains opérateurs ont voulu augmenter les importations afin de constituer des stocks et contourner les futurs quotas, a-t-on appris. Une situation que l’Algérie a déjà connue en 2015, lors de l’introduction des licences d’importation pour les importations de véhicules neufs.
En fin de compte, les tergiversations du gouvernement ont provoqué une situation qu’il voulait précisément éviter. En toute logique, lorsqu’un produit est (ou va être) soumis à une licence, son importation doit être suspendue. Or, les autorités n’ont pas accompagné l’annonce de l’instauration de ces licences par une interdiction d’importation. Au contraire, en « criant au loup », les ministres l’ont précisément attiré jusque dans la bergerie. Une nouvelle preuve du manque de maturation et de préparation. De petits « détails » qui s’avèrent contre-productifs.