Anes Tina est de retour avec un nouvel épisode de sa série de documentaires parodiques, baptisée “Les créatures les plus étranges de la planète”, sur la “chaîne” Anes Tina Geographic. Sur le ton de l’humour, le youtubeur aborde des sujets qui touchent la société algérienne et en dénonce les fléaux.
Après avoir fait le buzz avec sa vidéo sur les “Kahwi“, cette frange de la société aux comportements inappropriés en public, il s’attaque aux “influenceurs” algériens, dont il dénonce les pratiques pas toujours honnêtes.
Publiée sur les réseaux sociaux ce vendredi 7 octobre, sa vidéo de 3 minutes et 50 secondes a fait près de 2 millions de vues sur ses différentes plateformes et a suscité autant de bruit que la précédente.
L’ascension des influenceurs
Anes Tina commence par retracer l’évolution des influenceurs, cette “espèce” dont la popularité monte graduellement, en adoptant des techniques peu glorieuses.
“L’influenceur se fait connaître grâce à des buzz provoqués en faisant des débilités sur Internet afin que des journalistes médiocres se ruent sur eux pour les interviewer,” raconte la voix-off dans le dialecte algérien.
Grâce à cette visibilité, ces « influenceurs » gagnent des abonnés sur les réseaux sociaux, ce qui crée un effet boule de neige. Les pages et magazines peoples commencent alors à suivre leurs moindres faits et gestes et à les partager.
La communauté des influenceurs s’agrandit et ils atteignent maintenant les 100 000 abonnés. Les marques commencent à s’intéresser à eux pour des collaborations.
“Ils commencent à montrer leurs vies pleines d’artifices et font croire à leurs abonnés qu’ils ont une vie parfaite,” poursuit Anes Tina. “En cas de manque d’interaction, ils font recours aux clashs prémédités,” ajoute-t-il.
Mais, ce qui marche le mieux pour booster leurs statistiques, c’est de partager sa vie privée, notamment ses problèmes de famille et de couple.
“Et lors des événements, ils se montrent avec des personnes qu’ils ne supportent pas, avec leur phrase fétiche : regardez avec qui je suis !”, poursuit-t-il, relevant l’hypocrisie qui règne dans ce milieu.
Le phénomène des “influenceuses” en Algérie
Le documentaire aborde ensuite une grande partie du monde de l’influence en Algérie : les femmes qui en font leur métier. Anes Tina les qualifie de “genre le plus dangereux de cette espèce”.
“Il leur suffit de danser sur TikTok ou de dévoiler un bout de leur corps pour faire des millions de vues,” explique la voix-off devant les images de “Nahla TV”, une influenceuse qui a accepté de se prêter au jeu.
Derrière leurs apparences polies par les filtres et leurs maquillages parfaits se cachent en réalité des complexes, selon Anes Tina. Les influenceuses algériennes sont alors à l’affût du moindre produit beauté et du dernier vêtement à la mode pour se mettre en valeur.
“Elles sont tout le temps à la recherche de produits gratuits. Certains les appellent même les “tallabeuses” (mendiantes, en français),” ajoute le youtubeur.
Influenceur : un métier malsain ?
A travers sa parodie, le youtubeur met une lumière crue sur le voyeurisme malsain des consommateurs de ce genre de contenus, mais aussi le réel danger qu’ils représentent pour les personnes plus influençables.
À force d’être exposés au monde artificiel des réseaux sociaux, des internautes, notamment les plus jeunes, se font influencer de manière négative et vont même jusqu’à se créer des complexes qu’ils n’avaient pas avant de consommer le contenu “parfait” de certains influenceurs.
Pas assez beaux, pas assez riches, pas assez ou trop maigres, les abonnés se comparent à leurs influenceurs préférés et en font un modèle à atteindre… à tout prix.
Ainsi, ils se ruent dans les magasins pour acheter les produits que leur montrent les instagrammeurs. Sans filtres ni limites, les abonnés se font souvent avoir par les stars du net.
Ils sont des proie au dropshipping, aux produits de piètre qualité ou encore à de pures arnaques, comme celle des étudiants qui ont été victimes d’une entreprise qui leur a promis des études à l’étranger contre des sommes faramineuses.
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Si des influenceurs médiocres ont pu gagner autant de notoriété, c’est à cause des personnes qui les suivent et leur donnent de la visibilité en s’intéressant à leurs contenus.
“Les influenceurs sont le reflet des influencés,” a d’ailleurs conclu Anes Tina, qui souligne qu’il existe des influenceurs qui produisent du bon contenu et qui mériteraient que l’on s’y intéresse davantage…