Politique

Obsèques de Bouteflika : son frère Saïd sera-t-il présent ?

Abdelaziz Bouteflika n’est plus. L’ex-président de la République, qui a régné durant vingt ans à la tête de l’Algérie (1999-2019), est décédé vendredi 17 septembre, à l’âge de 84 ans.

Il sera inhumé demain dimanche au carré des martyrs du cimetière d’El Alia (Alger). Son frère Saïd, actuellement en détention sera-t-il autorisé à assister ?

En signe de deuil, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a décidé ce samedi de la mise en berne, pendant trois jours à partir d’aujourd’hui, du drapeau national, et ce sur tout le territoire national.

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Né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc, Abdelaziz Bouteflika a été ministre des Affaires étrangères sous Boumedienne (1963-1979), puis président de la République durant quatre mandats (1999-2019). Il a été forcé à la démission sous la pression de la rue et l’armée le 2 avril 2019.

Son départ a été suivi d’une vaste campagne d’arrestations parmi son cercle restreint et les hommes d’affaires qui étaient réputées proches de lui comme Ali Haddad ou les frères Kouninef.

Said Bouteflika, qui est devenu le véritable régent de la vie politique du pays après l’AVC dont a été victime son frère Abdelaziz en 2013, a été arrêté dans la foulée le 4 mai 2019, et condamné par le tribunal militaire de Blida à 15 ans de prison ferme dans une affaire de « complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée », avant d’être blanchi, le 2 janvier 2020. Mais l’ex-conseiller est resté en prison, poursuivi dans le cadre de l’affaire de la chaîne Istimraria TV et du financement occulte de la campagne électorale pour un cinquième mandat de son frère. Il attend son procès.

« J’ai l’intime conviction qu’il y assistera »

Sera-t-il autorisé à assister aux obsèques de son frère ? Interrogé, son avocat Me Khaled Bourayou se dit optimiste quant à une réponse positive des autorités. « Nous avons obtenu des assurances qu’il y assistera. Il appartient aux autorités de décider. J’ai l’intime conviction qu’il y assistera », a-t-il dit à TSA.

Selon nos sources, Said Bouteflika a obtenu l’autorisation des autorités judiciaires pour être présent aux obsèques de son frère aîné. En février dernier, il n’avait pas assisté à l’enterrement de son autre frère, Abbdelghani, décédé des suites d’une longue maladie.

En juin 2020, l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, qui purgeait une peine de 15 ans de prison, avait obtenu l’autorisation de la justice d’assister aux obsèques de son frère et avocat Laïfa, au cimetière de Ben Aknoun (Alger).

La présence au cimetière de l’ex-premier ministre, qui a été arrêté et condamné dans le sillage des grandes enquêtes anti-corruption déclenchées après la chute de Boutefila, avait créé la polémique, après la diffusion par les chaînes TV de ses images menottées.

« J’ai honte pour nous, avait réagi Abdelaziz Rahabi. L’autorité judiciaire qui a autorisé le prévenu Ahmed Ouyahia à assister à l’enterrement de son frère aurait dû également assurer au citoyen Ouyahia les conditions de dignité et de sérénité ».

Même le gouvernement, par la voix de son porte-parole, n’avait pas apprécié que l’on montre l’ancien premier ministre dans cet état. « L’administration pénitentiaire doit garantir à tout détenu le respect de sa dignité et de ses droits contre toute atteinte », avait réagi Amar Belhimer. Ce qui laisse penser que l’erreur ne sera pas reproduite avec Saïd Bouteflika.

Pour rappel, un flanc du carré des Martyrs est réservé aux présidents de la République décédés après avoir quitté leurs fonctions. Y sont enterrés les anciens présidents Chadli Bendjedid, Ahmed Ben Bella et Ali Kafi. En face, sont inhumés Houari Boumediene et Mohamed Boudiaf, morts en exercice, aux côtés de l’Emir Abdelkkader et de quelques chefs de la révolution.

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