Face à la menace d’Omicron, de nombreux pays ont pris des mesures parfois drastiques afin d’éviter la propagation du nouveau variant du Covid-19 sur leurs territoires.

L’Algérie, qui fait face au début de la 4e vague du Covid, dominée par le variant Delta, a annoncé la détection du premier cas d’Omicron le 14 décembre.

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Si les experts algériens se gardent de tirer des conclusions, encore trop tôt à ce stade, ils nourrissent néanmoins des craintes face à la lenteur de la mise en place du pass sanitaire alors que la vaccination peine à décoller.

« D’autres pays sont en train d’obliger leurs citoyens pour faire une 3e dose du vaccin. Chez nous, même pour les primo-vaccinés on est en panne. C’est toujours le même constat. Il faut trouver des solutions pour amener les gens à se faire vacciner », exhorte le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l’ordre des médecins.

« Mon avis c’est qu’on devrait exiger la vaccination », plaide-t-il.  Face à l’apparition de l’Omicron et le risque qu’il pourrait constituer pour notre pays, Dr Bekkat Berkani se veut mesurer.

 « L’omicron est un virus importé. C’est le contrôle aux frontières qui doit être rigoureux en lui-même. Ce qu’il se passe actuellement c’est qu’avant d’embarquer sur un avion ou dans un bateau, il faut avoir été vacciné et être muni d’un test PCR de moins 36h en plus d’un test antigénique à l’arrivée. C’est comme cela qu’on a détecté le seul cas Omicron à nos frontières », rappelle-t-il.

« La fréquence des vols est réduite à sa plus simple expression, on peut aisément contrôler tout le monde. (Concernant l’Omicron) il faut surtout garder un œil sur les voyageurs qui arrivent du Moyen-Orient et d’Afrique », préconise-t-il.

Si l’Omicron se propage très vite, il n’a pas montré de signes de dangerosité, avec un seul mort en Angleterre. « Notre challenge c’est comment vacciner nos concitoyens contre le variant Delta. C’est là que réside notre problème », réitère Mohamed Bekkat Berkani qui fait part de ses craintes par rapport aux capacités de prise en charge des malades.

« Actuellement, on manque de places dans les hôpitaux, il y a un problème. Il y a des malades qui se plaignent de ne pas trouver de places. Il y a un décalage entre les décisions et les actes », s’inquiète-t-il.

« Il faut des contrôles rigoureux aux frontières »

Pour faire face à la 4e vague, le ministre de la Santé a dévoilé le 13 décembre un plan comprenant des mesures inédites comme la mise en place d’hôpitaux entièrement dédiés aux malades Covid-19.

 « Actuellement, la situation sanitaire est stationnaire. On veut éviter le scénario de la 3e vague où on a eu une hausse importante du nombre de malades infectés par la Covid-19 », a indiqué le Pr Abderrahmane Benbouzid dans un entretien à TSA.

De l’avis des experts, la pandémie va aller crescendo. « On est à 240 cas déclarés officiellement et un peu plus officieusement, mais les conditions ne sont pas les mêmes qu’avant. Il y a une immunité naturelle due à l’infection au Covid qui fait que la pandémie ne monte pas en flèche. La période hivernale est le véritable danger car on sait bien que la cadence de la transmission, quel que soit le virus, corona ou celui de la grippe, est importante durant cette période où l’on s’enferme et on n’aère pas, etc. », précise le Dr Bekkat Berkani, pneumologue libéral.

« Probablement que nous n’aurons pas de cas très importants comme auparavant. Les gens ont une certaine immunité. Durant la 3e vague il y avait des milliers de personnes qui avaient attrapé le Covid mais sans symptômes ou ayant échappé au filtre. Ce qui fait que la cadence de la transmission ne sera que ralentie. Mais la 4e vague est là et on l’attend pour cet hiver », a-t-il poursuivi.

Le Dr Mohamed Bekkat se dit préoccupé par le relâchement sur les mesures barrières et du manque de coercition.

« Il faut communiquer encore et dire aux gens qu’on n’en a pas fini avec la pandémie. Et trouver les moyens pour toucher la sensibilité des personnes en leur rappelant les dégâts et la terreur que la maladie a causés durant la 3e vague. Les gens ne doivent pas avoir la mémoire courte », insiste-t-il.

Le Dr Bekkat Berkani déplore que la vaccination soit à l’arrêt. « On a parlé de pass sanitaire, il n’en a rien été. On a parlé d’obligation vaccinale pour les fonctionnaires comme les enseignants et les soignants, etc. Qu’est-ce qu’on attend ? Fatalement, les contaminations vont monter doucement », avertit-il.