Le Pr Ryad Mahyaoui est membre du Conseil scientifique de suivi de la pandémie de Covid en Algérie. Il annonce un renforcement des mesures de contrôle sanitaire aux frontières pour éviter une éventuelle arrivée du variant Omicron qui se caractérise par sa vitesse de transmission.
Pour autant, le Pr Mahyaoui estime qu’il n’est pas question pour le moment de fermer les frontières ou de revenir au confinement. Le Conseil scientifique se prononce pour la généralisation de l’obligation du pass sanitaire. Entretien.
| Lire aussi : Menace Omircon, vaccination : entretien avec le Pr Belhocine
Devant la menace du variant Omicron, le Conseil scientifique s’est tenu mercredi après-midi. Quelles ont été les mesures que vous avez préconisées ?
Les propositions du Conseil scientifique c’est de resserrer un peu le contrôle sanitaire aux frontières. C’est un contrôle sanitaire très strict : PCR de 36 h, test antigénique à l’arrivée, et éventuellement isoler les passagers qui viendraient d’Afrique australe en leur accordant une attention particulière et une surveillance.
Sinon par rapport au protocole sanitaire dans les espaces ouverts et clos où il y a eu un allègement des mesures (transports, salles des fêtes, mosquées, etc.), il faut redoubler de vigilance. On a insisté surtout sur l’application stricte des mesures barrières (port de masque obligatoire, distanciation physique et gel hydroalcoolique).
On a également insisté sur la mise en place de moyens de dépistages, notamment les PCR avec séquençage afin de surveiller l’évolution des malades avec PCR positive et prévenir l’apparition d’un de ces nouveaux variants.
Vous avez évoqué l’isolement des personnes arrivant d’Afrique australe. Pour combien de jours ?
Nous avons proposé un confinement de 5 jours avec PCR à la sortie.
Le communiqué du Premier ministère a évoqué l’instauration obligatoire du pass sanitaire…
Au comité scientifique, nous en avons parlé il y a plusieurs mois de façon indirecte pour motiver les gens à se faire vacciner. Nous avons lancé une réflexion sur comment instaurer le passe sanitaire obligatoire dans certains espaces.
Nous avons estimé en tant que membres du comité scientifique qu’il était du bon sens que le pass sanitaire soit demandé dans les espaces clos et où il y a des rassemblements comme les centres commerciaux, etc. Il est maintenant arrivé le moment d’appliquer le passe sanitaire par rapport à cette menace que représente l’Omicron. D’après les observations préliminaires, ce variant se propage très rapidement.
Si la situation sanitaire s’emballe à cause de ce variant, est-ce qu’il y a un risque de revenir au confinement et fermer complètement les frontières comme certains pays l’ont fait ?
Absolument pas. Pour le moment, il n’est pas question de penser à cette éventualité. Les contrôles sanitaires aux frontières sont très, très stricts. Ils l’ont été tout au long de cette pandémie. Le résultat est là : on a protégé notre pays, grâce aussi à l’application des mesures barrières. Nous allons renforcer davantage les contrôles aux frontières. Il s’agit aussi d’appliquer de façon stricte et même obligatoire les mesures barrières à l’intérieur de nos frontières.
Êtes-vous optimiste par rapport à l’évolution de la situation sanitaire ?
Je suis toujours optimiste. Il est cependant question d’une solidarité nationale pour protéger notre pays contre l’arrivée d’un nouveau variant.