Avec la volonté d'”en finir avec l’impunité”, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a lancé à l’ONU une campagne de sensibilisation à la nécessité de créer une “Convention internationale pour la sécurité et l’indépendance des journalistes et des autres professionnels des médias”.
Une première réunion lundi au siège des Nations unies a réuni une quinzaine de pays, dont la Grèce, la Russie, le Pakistan, le Pérou, l’Italie et la Tunisie, a précisé à l’AFP le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, dont l’organisation basée à Bruxelles représente 600.000 journalistes dans 134 pays.
Prévue de longue date, cette campagne trouve un écho direct avec l’affaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre dans le consulat saoudien à Istanbul.
Chaque jour, de très nombreux journalistes sont harcelés, mutilés ou tués. De Jamal Khashoggi aux 82 journalistes tués l’an dernier, il n’est plus possible d’attendre le prochain meurtre sans rien faire, alors que seulement une mort sur dix fera l’objet d’une enquête, font valoir les organisateurs de la campagne.
Contenant une série d’engagements, la future Convention vise à rassembler des textes internationaux existants mais épars et à les compléter, selon Anthony Bellanger.
“Le meilleur hommage que nous puissions rendre aux victimes est de nous mobiliser sans relâche et travailler pour lever le voile sur l’impunité qui règne depuis trop longtemps sur le journalisme”, souligne le secrétaire général de la FIJ.
L’objectif de la campagne lancée à New York est de mobiliser plusieurs pays sur le sujet afin qu’ils portent le dossier devant l’Asssemblée générale de l’ONU, seule compétente pour lancer un processus conduisant à l’adoption d’une Convention internationale. Une telle démarche peut prendre plusieurs années.
Le texte de la Convention souhaitée comprend 22 articles, incluant des engagements à protéger les journalistes, à respecter la liberté d’expression et à poursuivre les auteurs d’agressions à l’encontre de membres de la profession. Il prévoit aussi la création d’un comité de 15 personnes élues pour faire respecter la Convention.