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ONU: échange acerbe entre Syrie et Arabie sur l’affaire Khashoggi

La disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul a fait l’objet mercredi devant le Conseil de sécurité d’un échange acerbe entre ambassadeurs syrien et saoudien, illustrant la tension internationale autour de cette affaire.

La passe d’armes s’est produite à la fin d’une réunion sur la Syrie. Comme l’autorise le règlement (article 37), des pays concernés par le sujet abordé peuvent demander à parler.

Après une intervention de l’ambassadeur saoudien à l’ONU Abdalah al-Mouallimi, son homologue syrien Bashar Ja’Afari a demandé à répondre.

“L’ambassadeur saoudien a parlé de la volonté de son pays d’aider le peuple syrien, oubliant que son régime est le principal responsable du développement du terrorisme en Syrie, en Irak, au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Libye, en Afghanistan, au Nigeria et dans le sud-est de l’Asie”, a égrené Bashar Ja’Afari.

“Les Saoudiens qui ont assassiné un journaliste de manière horrible ne doivent pas s’immiscer dans ce qui se passe en Syrie”, a-t-il lancé, déclenchant une demande de réponse de l’ambassadeur d’Arabie saoudite.

“Le régime syrien et ses représentants n’ont pas à faire la morale comme vient de le faire l’ambassadeur syrien. Il parle de la disparition d’un journaliste alors qu’il y a des centaines de journalistes qui ont disparu en Syrie, qui ont fini dans des geôles syriennes”, a riposté Abdalah al-Mouallimi, en ironisant sur la présumée responsabilité du Royaume dans “tous les problèmes du monde”.

Visant notamment le discours syrien, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont ensuite pris la parole pour rappeler que l’article 37 imposait aux intervenants de ne parler que du sujet inscrit à l’agenda.

Depuis la disparition de Jamal Khashoggi le 2 octobre, cette affaire, qui a pris les allures d’une crise internationale, n’avait jamais fait l’objet d’échanges au Conseil de sécurité. Aucun de ses quinze membres n’a réclamé à ce jour de réunion sur la question des disparitions ou meurtres de journalistes dans le monde.

Selon des responsables turcs, le collaborateur du Washington Post qui vivait aux Etats-Unis depuis 2017 a été assassiné le 2 octobre dans le consulat saoudien à Istanbul par des tueurs envoyés par Ryad.

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