Un projet de résolution contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël est en préparation à l’ONU avec l’objectif de montrer l’isolement des Etats-Unis au Conseil de sécurité, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques palestiniennes, occidentales et arabes.
Membre permanent du Conseil de sécurité, Washington, principal soutien d’Israël, a un droit de veto sur toutes les résolutions soumises à un vote et y a recouru plusieurs fois dans le passé.
“L’important c’est d’avoir le soutien de 14 des 15 membres du Conseil de sécurité” à ce futur texte, souligne à l’AFP une source diplomatique palestinienne sous couvert d’anonymat.
Vendredi, les Etats-Unis s’étaient retrouvés totalement isolés au Conseil de sécurité lors d’une réunion urgente convoquée après l’annonce de reconnaissance unilatérale de Jérusalem par le président américain Donald Trump. Tous les autres membres du Conseil avaient critiqué à des degrés divers cette décision.
Plusieurs d’entre eux avaient dénoncé une violation de précédentes résolutions de l’ONU soulignant que la question de Jérusalem devait faire partie d’un accord négocié entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre d’une solution de deux Etats vivant côte à côte.
L’ambassadeur palestinien à l’ONU, au statut d’observateur, Riyad Mansour, a indiqué à l’AFP que le texte de résolution envisagé demanderait aux Etats-Unis d'”annuler” leur décision.
Mais selon plusieurs sources diplomatiques, “le langage” retenu au final dans le projet pourrait être plus nuancé afin de garantir le soutien des 14 pays s’étant opposés vendredi à Washington.
L’objectif final n’est pas d’écarter complètement les Etats-Unis mais plutôt de faire pression pour que le projet de paix qu’ils promettent depuis l’arrivée au pouvoir du républicain Donald Trump il y a près d’un an tienne davantage compte des intérêts palestiniens, indique un diplomate.
Depuis la création d’Israël en 1948, la communauté internationale s’est gardée de reconnaître Jérusalem comme sa capitale.
Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem, dont elle a pris le contrôle en 1967, puis voté une loi déclarant sa capitale “indivisible”. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.