Opel est revenu en Algérie après six ans d’absence, mais les problèmes de fiabilité de son moteur Puretech 1.2 qui équipe des modèles destinés au marché algérien, ont refait surface et suscitent des inquiétudes.
Alors que la marque allemande Opel a relancé ses activités de manière officielle en Algérie mercredi 15 novembre, des internautes ont exprimé leur inquiétude sur les réseaux sociaux concernant le moteur Puretech 1.2 dont sont équipés les modèles Astra et Mokka destinés au marché algérien.
Comme en France, les critiques mettent en avant les problèmes du moteur Puretech 1.2 chez les marques du groupe Stellantis dont fait partie Opel.
L’inquiétude concernant la fiabilité de ce moteur est motivée par les échos négatifs qui proviennent d’Europe à cause de défauts notamment de sa courroie de distribution du bloc essence Puretech 1.2.
Opel rattrapé par les problèmes du moteur Puretech 1.2 en Algérie
L’association de protection des consommateurs UFC Que Choisir en France n’hésite pas à parler de « problème d’ampleur pour Stellantis ».
L’association a révélé en août 2023 que les propriétaires de véhicules Peugeot, Citroën et Opel équipés du Puretech 1.2 ont connu de « gros soucis » allant jusqu’à « la rupture du moteur ».
Selon UFC Que Choisir, le groupe automobile Stellantis a procédé à des dédommagements « au cas par cas » sans reconnaître toutefois un « problème de conception ».
En novembre 2020, la commission européenne avait lancé une alerte concernant le moteur en question dans 14 pays conduisant au rappel de produits en France en raison de l’endommagement du matériau de la courroie de distribution qui provoquerait la réduction de l’assistance au freinage voire carrément sa perte augmentant le risque d’accident, selon UFC Que choisir.
Lancé en 2013, le moteur Puretech 1.2 qui a remporté le titre de « moteur de l’année » quatre fois consécutive en France (en 2015, 2016, 2017 et 2018) a connu des défaillances quelques années plus tard.
En 2020, le groupe PSA (devenu Stellantis) avouait « une dégradation de la courroie de distribution due au vieillissement prématuré de l’huile », selon le magazine français Challenges.
Le moteur Puretech 1.2 présente une particularité qui serait derrière les défaillances constatées. Il s’agit de sa courroie de distribution qui baigne dans l’huile. Quand la qualité du lubrifiant se dégrade, la courroie de distribution peut subir des dommages à la surface, ajoute la même source.
De ce fait, des fragments de la courroie endommagée, quand l’huile dans laquelle elle baigne n’est pas fréquemment changée, peuvent colmater la pompe à vide de l’assistance freinage ainsi que la crépine de la pompe à l’huile et risquent d’accélérer l’usure de l’arbre à cames, indique Challenges. Ce défaut s’il n’est pas détecté à l’avance peut conduire, en plus du raidissement de la pédale de frein, à provoquer la casse du moteur.
Puretech 1.2 : 500 000 véhicules rappelés en Europe par Stellantis
En Europe, le groupe Stellantis a lancé deux campagnes de rappel qui ont concerné quelque 500.000 voitures équipées du moteur Puretech 1.2.
La première campagne a eu lieu en 2020 pour les véhicules produits entre 2013 et 2017. La seconde à la fin de l’année 2022 pour ceux fabriqués entre avril 2017 et fin 2018, poursuit la même source.
Les propriétaires de véhicules concernés ont été invités à se rendre chez un agent agréé par le constructeur pour une vérification gratuite de la crépine de la pompe à huile et une mesure de la largeur de la courroie de distribution, selon Challenges.
Pour espérer une indemnisation en cas de problème due à la détérioration de la courroie de distribution, les propriétaires des véhicules équipés de ce moteur doivent entretenir leurs voitures chez des agents agréés du constructeur.
Mais l’affaire risque de prendre une tournure judiciaire. Représentant de clients de Stellantis, l’avocat au Barreau de Paris, Me Christophe Lèguevaques, a lancé le 28 juin dernier une action collective contre le groupe automobile afin d’obtenir l’indemnisation de ses clients, précise la même source.
Me Christophe Lèguevaques veut négocier avec Stellantis « une prise en charge sérieuse » et, à défaut, « préparer les recours judiciaires ». Il espère arriver à « une solution à l’amiable ».
Une demande d’accès aux informations techniques détenues par le constructeur auprès du tribunal est envisagée si un accord sur l’indemnisation des propriétaires des véhicules n’est pas trouvé.
En Algérie, nous avons tenté d’obtenir des réponses du groupe HCI, représentant local d’Opel, mais nous n’avons pas reçu de réponse.