Politique

Opposition, société civile, ONM : les principales propositions de sortie de crise

Cela fait quatre mois depuis que les Algériens manifestent tous les vendredis. Sur le plan politique, la situation n’évolue pas. Il y a plus de quinze jours Abdelkader Bensalah, chef d’État par intérim, lançait un appel pour un dialogue politique.

« J’appelle la classe politique, la société civile et les personnalités nationales de choisir la voie du dialogue global. Je les invite à débattre de tout ce qui est relatif à l’organisation de la prochaine élection présidentielle », a-t-il déclaré, jeudi 6 juin, dans un discours télévisé.

Mercredi 19 juin, Abdelkader Bensalah a reçu à la présidence le Premier ministre Noureddine Bedoui pour « examiner l’organisation du dialogue politique et les conditions et les mécanismes devant accompagner la relance du processus électoral », selon l’agence officielle.

Il n’existe encore aucune indication sur la forme que prendra ce « dialogue politique » ni sur son contenu. La classe politique, les personnalités et la société civile ont fait plusieurs propositions politiques pour faire sortir le pays de la crise actuelle et répondre aux revendications du mouvement de contestation populaire qui se poursuit depuis le 22 février 2019. En voici les principales.

La feuille de route de l’Organisation nationale des Moudjahidine

L’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) a proposé une feuille de route avec la désignation d’une personnalité nationale « crédible et consensuelle » pour gérer la période de transition et qui sera choisie par une conférence nationale de dialogue.

La personnalité désignée procédera aussi à l’installation d’une instance indépendante pour l’organisation de l’élection présidentielle après révision de la loi électorale. Elle nommera aussi un gouvernement de compétences nationales « connues pour leur intégrité ».

« Le dialogue est une voie naturelle pour sortir de la crise. Il s’agit maintenant de coordonner avec les organisations et personnalités nationales et historiques aux fins d’arrêter un calendrier pour ce dialogue qui permettra de sortir avec des propositions d’actions concrètes pour dépasser la crise politique », a estimé l’ONM.

Pour l’organisation des anciens combattants de la guerre de libération nationale, la solution la crise doit prendre en compte les dispositions de la Constitution et les impératifs de la réalité politique.

L’initiative de la société civile

La société civile, qui s’est réunie le samedi 15 juin à Alger, a présenté une initiative qui consiste en la désignation d’une personnalité nationale ou d’une instance présidentielle consensuelles pour diriger la période de transition aux « fins de revenir au processus électoral dans une période allant de six mois à une année ».

Elle propose aussi la formation d’un gouvernement de « compétences nationales » pour gérer les affaires courantes et la création d’une instance indépendante pour l’organisation des élections.

La société civile appelle également à l’ouverture d’un dialogue national global avec « les dynamiques de la classe politique, de la société civile, des personnalités nationales et des animateurs du hirak, à propos de la situation politique, économique et social du pays pour sortir avec des moyens pour régler la crise ». Le dialogue sera couronné par la tenue d’une Conférence nationale, selon la même feuille de route.

Le plan de sortie de crise des Forces du changement

Les Forces du changement pour le triomphe du choix du peuple, qui regroupe des partis et des personnalités de l’opposition, préparent une rencontre nationale élargie les prochaines semaines pour étudier un plan de sortie de la crise politique.

L’initiative qui sera proposée défendra l’idée d’un dialogue politique et globale avec la présence de représentants de l’institution militaire, de la société civile, des universitaires, des avocats, des journalistes, etc.

Les Forces du changement proposent la création d’une instance présidentielle formée de personnalités nationale « crédibles et ayant la culture de l’Etat » qui aura à désigner un gouvernement politique, lequel se chargera d’installer une instance indépendante pour organiser les élections.

L’idée de l’installation d’une Assemblée constituante est également proposée, fait l’objet d’un débat interne actuellement.

L’appel des sept partis pour « un dialogue inclusif »

Le FFS, le RCD, le PT, le PST, l’UCP, le MDS et le PLD ont lancé, pour leur part, un appel pour « un dialogue sérieux, responsable et inclusif ».

L’appel est adressé aux « forces de l’alternative démocratique » aux fins de « construire un pacte politique consensuel qui définira les contours du processus de transition démocratique » en Algérie. Ces partis envisagent d’organiser une rencontre « de concertation et de dialogue sans préalable » le mercredi 26 juin 2019.

Une invitation est lancée aux « autres acteurs politiques », aux syndicats autonomes, au mouvement associatif, les personnalités nationales indépendantes et les Algériens de l’étranger, « qui se reconnaissent dans l’appel », à se joindre à la rencontre.

« La transition démocratique n’est pas un choix. Elle est de l’ordre de la nécessité. Aujourd’hui, l’urgence est d’élaborer une solution politique ambitieuse, raisonnable et réalisable, loin des règlements de compte et des calculs étroits. Elle vise à mettre fin à ce régime dictatorial et changer radicalement le système en vue de propulser le pays d’un ordre constitutionnel obsolète vers un ordre démocratique », ont-ils souligné.

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