L’expulsion ratée de l’influenceur algérien Naaman Boualem, dit Doualemn, fait encore parler d’elle en France, bien que la justice ait déjà tranché à propos de son OQTF.
En effet, le 6 février dernier, le tribunal administratif de Melun a décidé d’annuler l’OQTF de l’influenceur algérien et sa remise en liberté. Une décision qui n’a pas été du goût de tout le monde, en témoigne la suite des événements.
La décision du tribunal français a d’abord valu à ce dernier de vives critiques de la part du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, mais aussi de la part du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.
Mais ce n’est pas tout, car des juges du tribunal administratif de Melun ont été « outragés et menacés », suite à l’annulation de l’OQTF de l’influenceur algérien.
C’est ce qui en ressort de L’audience solennelle de rentrée dudit tribunal consacrée, lundi 10 février, au 25ᵉ anniversaire des procédures d’urgence, rapporte le média Actu.fr, ce mardi.
Menaces suite à l’annulation d’une OQTF d’un Algérien
En effet, après sa décision d’annuler l’OQTF, la présidente du tribunal, Corinne Ledamoisel, et le président de la chambre des référés, Michel Aymard, ont d’abord vu leurs photos circuler sur les réseaux sociaux. Les magistrats dénoncent des “attaques personnelles”.
Les juges ont d’ailleurs déposé des plaintes pour menace de crime et de délit contre magistrat.
Outre ces deux juges, le personnel de greffe a été, lui aussi, visé par les attaques. Ils comptent également déposer plainte.
Selon le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès, les auteurs de ces menaces contre le personnel du tribunal « viennent de toute la France », assurant qu’une enquête est en cours et qu’elle a été confiée à la police judiciaire.
« Lorsque les juges sont menacés personnellement, c’est toute la justice qui est attaquée »
La présidente du tribunal, Corinne Ledamoisel a estimé de son côté que ces « critiques virulentes et les attaques personnelles » ne sont pas justifiées vu que le tribunal a simplement « appliqué la loi votée par le Parlement, qui interdit l’OQTF pour les étrangers disposant d’un titre de séjour de dix ans ».
Le magistrat rappelle que son tribunal « n’a pas encore mis fin au dossier » et qu’une autorisation provisoire de séjour a été délivrée à l’influenceur algérien le temps que l’affaire soit examinée.
Pour rappel, l’expulsion ratée de cet influenceur algérien a aggravé la crise entre Paris et Alger. Désavoué par la Justice de son pays, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, compte faire appel.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, menace quant à lui de « changer la loi » si le la Cour d’appel ou le Conseil d’État de donne pas raison au ministre de l’Intérieur.