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Ouganda : violente manifestation contre une taxe sur les réseaux sociaux

La police ougandaise a eu recours mercredi à des tirs à balles réelles et à du gaz lacrymogène pour disperser une manifestation organisée pour protester contre une taxe controversée sur l’utilisation des réseaux sociaux.

La manifestation a attiré des dizaines de personnes qui ont marché vers le Parlement. Elle a commencé à dégénérer quand un large groupe de vendeurs de rues et de taxi-motos s’est opposé à la police en tenue anti-émeute, pour certains en lançant des pierres.

Depuis le début du mois, les utilisateurs des réseaux sociaux doivent s’acquitter d’une taxe quotidienne de 200 shillings par jour (0,04 euro) pour accéder à WhatsApp, Facebook et Twitter, ainsi que des sites de rencontre comme Tinder ou Grindr.

En mars, le chef de l’État Yoweri Museveni, lui-même un utilisateur régulier des réseaux sociaux avec notamment 855.000 abonnés sur Twitter, avait écrit au ministère des Finances pour lui demander d’introduire la nouvelle taxe afin de lutter contre les conséquences du “bavardage” en ligne.

Mais cette taxe a été dénoncée comme une entrave à la liberté d’expression par de nombreux hommes politiques d’opposition et des membres de la société civile.

Le député d’opposition et chanteur Bobi Wine, élu l’an passé grâce à une campagne menée notamment sur internet et qui a dénoncé une taxe destinée “à museler les réseaux sociaux”, figurait parmi les manifestants.

Une autre taxe de 1% imposée sur les transactions financières réalisées par téléphone mobile, un mode de paiement et de versement des salaires très populaire en Afrique de l’Est, a aussi provoqué la colère du monde des affaires.

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