Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN a, lors d’une rencontre avec les élus à Bouira, ce samedi 13 octobre, conseillé Said Bouhadja, président de l’APN, de partir.
« La décision doit être immédiate. Nous avons un point de vue en tant que parti qui gouverne, le parti de la majorité (parlementaire). Lui est un militant. Nous n’acceptons pas en tant que direction du parti cela, car depuis 1962 le FLN n’a jamais été à l’origine d’une crise dans ce pays. C’est la première fois que la troisième institution de l’État arrive à cette impasse », a-t-il déclaré.
Il a rappelé « les réalisations » du président de la République en faveur de « la paix et de la réconciliation », qui, d’après lui, sont citées en exemple à l’étranger. « Et donc, au moment où l’Algérie est tirée vers le haut grâce aux efforts du président de la République, certains ternissent l’image du pays en parlant de rester ou partir (de leurs postes). Attention, ce pays a un État, a des citoyens ! Que personne ne vienne imposer son avis à cet État», a averti le SG du FLN. « Nous sommes vigilants. Nous devons sauvegarder la réputation du pays », a-t-il appuyé.
Ould Abbes défend « la discipline » au sein du FLN
« Au FLN, on est discipliné. Jamais une crise n’a été provoquée par un responsable du parti quel que soit son niveau. Il faut prendre conscience que la responsabilité est lourde à porter », a-t-il dit.
Ould Abbès a rappelé les conditions de départ d’anciens secrétaires généraux du FLN comme Mohamed Chérif Messaïdia, après les émeutes du 5 octobre 1988, Abdelhamid Mehri, en 1996, après la signature du contrat national à Rome en 1995, et Boualem Benhamouda, en 2001 après une collecte de signatures de « retrait de confiance ».
Il a également parlé de la démission de Bachir Boumaza de la présidence du Conseil de la Nation et de Karim Younes de celle de l’APN (2004). Ces responsables se sont retirés, selon lui, avec honneur « en gardant leur dignité ».
« Aucun de ces responsables n’a accepté qu’il y ait des problèmes entre les militants et les dirigeants du parti (…) C’est cela la philosophie du FLN. Le militantisme est permanent et la responsabilité ne dure que quelques années », a-t-il relevé. « Je demande à M.Bouhadja de faire preuve de clairvoyance et de sagesse. J’ai cité les exemples de Messaidaia, de Mehri, de Boumza et de Benhamouda pour qu’il s’inspire un peu. Nous n’acceptons pas qu’un militant de notre parti, le parti qui a sur les épaules 1,5 millions de martyrs et qui a libéré le pays, soit à l’origine d’une crise », a-t-il conseillé.
« La solution se trouve à l’intérieur de l’Assemblée »
Le SG du FLN a évoqué ce qu’il a appelé « la raison » de la crise au sein de la chambre basse du Parlement. « Ce que je vous dis, c’est la vérité. Le président de l’APN a décidé de chasser ou d’exclure le secrétaire général de l’Assemblée sans consulter le Bureau de l’APN. Nous n’avons pas été informés en tant que direction du parti sur cette décision. Nous avons été informés après. Les vice-présidents du Bureau sont allés le voir pour lui reprocher de ne pas les avoir consultés avant de prendre cette décision. Il lui ont alors demandé de reconsidérer sa décision. Il a refusé», a-t-il détaillé.
Selon lui, les vice-présidents auraient cité l’article 9 du règlement intérieur de l’APN. Cette disposition prévoit dans son alinéa 7 que le président de l’APN « nomme le secrétaire général et pourvoit aux emplois des services administratifs de l’Assemblée populaire nationale, après consultation du Bureau de l’Assemblée ».
Elle n’a pas prévu de consultation du Bureau dans le cas de décisions relatives à la fin de fonctions. « Je suis responsable de ce que je dis. C’est une affaire interne à l’APN. La solution se trouve à l’intérieur de l’Assemblée. Il n’y a ni Ouyahia, ni Ould Abbes, ni Amara ni Taj, ni Osmani. C’est une affaire entre le président et les députés. Quand la situation a commencé à se compliquer, je lui ai parlé (Said Bouhadja) une seule fois. Je lui ai demandé de consulter les vice-présidents de l’APN conformément au règlement intérieur. Il a refusé. C’était l’escalade », a-t-il détaillé.
Selon Ould Abbes, les neuf vice-présidents de l’APN et les cinq chefs de groupes parlementaires ont collecté, « en 24 heures », 351 signatures pour « le retrait de confiance » à Said Bouhadja. « La demande de retrait de confiance était une décision autonome et souveraine. C’est tout simple. Il n’y d’intervention ni des partis, ni de la Présidence ni du gouvernement ni des autres autorités. Ce que je dis relève d’informations officielles et j’en suis responsable », a-t-il insisté.