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Ould Abbes prévient contre toute tentative d’impliquer l’armée dans la politique

Ould Abbes prévient contre toute tentative d’impliquer l’armée dans la politique

Le FLN refuse toute idée de « transition démocratique » en Algérie. « Nous ne vivons pas en démocratie ? N’avons-nous pas un président élu par le peuple parmi d’autres concurrents ? N’y a-t-il pas de Conseil de la nation, d’Assemblée populaire nationale, d’assemblées de wilayas et d’APC ? Les députés ont été élus.  C’est cela la démocratie. Et on parle de « transition démocratique ». Peut-être qu’il existe une autre définition de la démocratie. En tous cas, je n’ai pas lu cela ni chez les grecs ni chez les romains. En fait, la transition démocratique a une autre définition. C’est ce que dit l’adage populaire : « Descend pour que je m’y installe » », a déclaré, ce mardi 17 juillet, Djamel Ould Abbes lors d’une conférence de presse à Alger.

Le secrétaire général du FLN a également cité le nombre élevé de journaux édités en Algérie. « Des journaux qui écrivent en toute liberté sans être empêchés de le faire. Citez-moi un pays arabe où sont tolérées les caricatures contre le président de la République, les ministres ou moi-même. J’ai visité la Jordanie, l’Irak, le Yémen, la Syrie, le Soudan, le Liban et les Émirats, je n’ai pas entendu un seul citoyen critiquer son pays. Dans un journal arabophone, un billettiste tire au bazooka contre le président et contre nous tous. A-t-il été interdit ? Mis en prison ? C’est cela la démocratie. Puisqu’on parle de « transition démocratique », on va chercher un raqui pour qu’il nous explique, c’est quoi cette nouvelle démocratie », a-t-il ironisé.

« Nous ne sommes pas dans une République bananière »

S’appuyant sur les récentes déclarations du général de corps d’armées Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’ANP, le SG du FLN a prévenu contre toute tentative d’impliquer l’armée dans les affaires politiques.

« Laissez l’armée assumer ses missions. L’armée protège le pays, le territoire national et l’unité du peuple. L’armée ne va pas interférer dans la politique. Jamais. Le ministre de la Défense, le chef suprême des forces armées et le Premier magistrat du pays est le président de la République. L’armée est aux frontières. Chaque jour, elle arrête les terroristes et les trafiquants de drogue. Qui a intercepté la cocaïne en haute mer, si ce n’est pas l’armée ? Le saviez-vous ! Le rôle de l’armée est très clair, protéger le pays. Ceux qui parlent de « transition démocratique » disent qu’ils veulent faire appel à l’armée, oh, doucement ! Nous ne sommes pas dans une République bananière. Ils se trompent ! L’ANP émane du peuple. C’est le FLN qui a créé l’ALN d’où est sortie l’ANP », a-t-il insisté.

Djamel Ould Abbes répondait à une question d’un journaliste sur l’appel lancé, samedi 14 juillet, par Abderrazak Makri, président du MSP, à l’armée pour garantir et accompagner « une transition démocratique souple et sécurisée ».

« Nous vivons une situation de doute général et de troubles surtout qu’il n’existe pas de règles politiques claires et transparentes. Notre système politique est fermé. Il connait un conflit caché. Dans cette situation, nous ne pouvons rien prévoir, ni savoir quand les choses seront tranchées. Nous nous approchons de 2019 et la situation devient de plus en plus opaque. Subitement, on constate que l’option « 5e mandat » s’affaiblit et la présence de l’institution militaire est de plus en plus visible. Il y a des transformations importantes. S’il n’y a pas de 5e mandat, quelle est alors l’alternative ? »,  s’est interrogé Abnderrazak Makri, lors d’une conférence de presse, au siège de son parti à Alger.

Le président du MSP a reçu cette semaine Ali Benflis, président de Tala’i Al Hurriyet, et Amara Benyounes, président du MPA, pour parler d’un projet de « consensus national » avant l’élection présidentielle de 2019.

Le SG du FLN a déclaré, sans préciser la période, avoir eu des discussions avec des responsables du MSP et autre. « J’ai rencontré Makri, Soltani, Bengrina et Ghouini et je leur ai dit que celui qui est avec le programme du président de la République est le bienvenu. C’est le minimum d’un consensus entre nous. Mais, pas de marchandage. Dire qu’on vient pour avoir un poste de ministre, non. Le président n’accepte pas cela », a-t-il dit.

Dans quelques jours, le FLN va rendre publics des documents qu’il dit avoir produits sur « les réalisations du président Bouteflika », depuis son arrivée au pouvoir en 1999.

La proposition de Mowatana considérée comme « un non-événement »

Interrogé sur les récentes propositions du mouvement Mouwatana, qui regroupe des personnalités nationales et dont la création remonte au 10 juin 2018, sur « le changement du système de gouvernance » et sur le refus du 5e mandat pour Bouteflika, Ould Abbes a répondu en riant en disant que le FLN n’a pas accordé d’importance à cette initiative.

« C’est un non-événement. Certains veulent apparaître et font des propositions pour qu’on parle d’eux. Il est de leur droit de dire que le président ne doit pas se présenter pour un 5e mandat, c’est de la démocratie n’est-ce pas, mais pour quelle raison ? Y en a qui vieillissent mal. Rappelez-vous, il y a avait le groupe des 19 (qui a demandé à rencontrer le président de la République en 2015). Il est devenu 19-4, puis 19-6. Là, on est avec le groupe des 14. Cela n’a aucune importance », a insisté le SG du FLN.

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