Djamel Ould Abbes a traité Bernard Bajolet de « petit barbouze » lors d’une rencontre avec les militants du FLN à Médéa. « C’est un petit barbouze (…). Il porte l’habit de diplomate et il parle de l’Algérie. Le président est au 7e ciel et lui il est au fond du trou, on ne peut pas les comparer. Je ne vais pas lui répondre », a-t-il dit.
Ould Abbes a aussi révélé avoir évoqué le sujet avec Ahmed Ouyahia lors de leur rencontre jeudi : « On a évoqué le sujet avec le Premier ministre jeudi, on en a rigolé. Je lui ai dit que celui-là est un petit barbouze, où est-ce qu’il était ambassadeur ? En Afghanistan où il y avait du sang, en Irak où il y avait du sang, en Bosnie où il y avait du sang, et il vient s’égosiller sur l’Algérie ».
C’est la première réaction d’un parti du pouvoir aux déclarations de l’ancien ambassadeur de France à Alger sur Bouteflika et le pouvoir algérien. Le 22 septembre, M. Bajolet a affirmé que Bouteflika était « maintenu artificiellement en vie ».
Trois jours plus tard, lundi 24 septembre, l’ancien directeur de la DGSE a déclaré : « Soyons clair, dit-il, je souhaite longue vie au président Bouteflika : je ne suggère donc pas qu’on le débranche. Mais cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir ».
Le lendemain sur France Inter, le même Bajolet revenait à la charge: « Je dis ça sans aucune animosité. Je le dis dans mon livre (Le soleil ne se lève plus à l’Est, ndlr), j’ai entretenu une relation chaleureuse avec le président Bouteflika, j’éprouve pour lui du respect et même de l’affection. C’est une question qui dépasse les relations humaines, c’est une question politique. Bien sûr, la France est extrêmement attachée à la stabilité et à la prospérité de l’Algérie, c’est pour nous un objectif important, et pas seulement pour la France d’ailleurs, c’est important pour l’ensemble des riverains de la Méditerranée. Mais la stabilité ne signifie pas l’immobilisme, voilà ce que j’ai voulu dire ».