Le procès des deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, d’anciens ministres de Bouteflika et d’hommes d’affaires du secteur automobile s’ouvre ce mercredi 4 décembre au tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Il se déroule sous haute sécurité : un important dispositif de sécurité, comprenant des éléments de la BRI lourdement armés, est déployé à proximité du tribunal de Sidi M’hamed. C’est le premier procès pour « corruption », impliquant d’anciennes hautes personnalités sous Bouteflika, qui s’ouvre depuis le début du Hirak.
Le procès a été ajourné une première fois lundi. La défense a annoncé qu’elle boycotterait sa réouverture ce mercredi car elle estime que les « conditions d’un procès équitable ne sont pas réunies ». Me Abdelmajid Sellini, un des avocats de la défense, a dénoncé lundi une justice « politisée » et un climat de « règlement de comptes ».
« Dans les conditions actuelles de règlements de comptes et de vengeance, il ne peut y avoir un jugement équitable », a ajouté Me Sellini. « Nous n’acceptons pas que les droits fondamentaux soient piétinés » ou que la justice « soit politisée et rendue dépendante des délais électoraux », a-t-il poursuivi.
« La justice ne peut être rendue dans de telles conditions », a ajouté le bâtonnier, « celui qui a commis un acte répréhensible doit payer, mais devant une justice calme et sereine ».