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Ouyahia : « Il y a des gens qui tentent de semer le trouble à propos » de Tamazight

Ouyahia : “Il y a des gens qui tentent de semer le trouble à propos” de Tamazight

L’Académie de la langue amazighe sera installée avant la fin de l’année. L’annonce a été faite, ce lundi 29 octobre, par le premier ministre Ahmed Ouyahia, lors de l’ouverture du 23e Salon international du livre d’Alger (SILA), à la Safex d’Alger.

Le président Bouteflika a instruit le Premier ministre, fin décembre 2017, lors d’un Conseil des ministres, d’accélérer l’installation de cette Académie. En septembre dernier, la loi organique portant sur la création de l’Académie a été promulguée et publiée au Journal officiel.

 


Mise sous l’autorité du Président de la République, cette Académie est une institution nationale à caractère scientifique qui sera constituée d’une cinquantaine de membres.

Au SILA, Ahmed Ouyahia a tranché une question qui était posée depuis l’annonce de la création de l’Académie : celle du maintien ou nom du Haut commissariat à l’Amazighité (HCA).

« L’Académie et le HCA vont travailler côte à côte », a précisé Ouyahia à Si El Hachemi Assad, président du HCA.

Le HCA qui, existe depuis 1995, organise cette année, pour la première fois depuis sa création, des vente-dédicaces d’ouvrages en tamazight au Salon du livre (Pavillon central). Des ouvrage parus en coédition avec des éditeurs publics (OPU, ENAG et ANEP).

 


Le Premier ministre est revenu, en termes enrobés, sur la polémique soulevée récemment par l’enseignement de tamazight. « Il y a des gens qui tentent de semer le trouble à propos de cette question. Le président de la République a pris des mesures pour promouvoir tamazight en tant que langue nationale et officielle aux côtés de la langue arabe. Tamazight est enseignée dans plus de 30 wilayas aujourd’hui», a-t-il déclaré, en appelant le HCA à commercialiser les livres écrits en tamazight dans le pays.

« Le pays va mieux, même si c’est à crédit »

Au niveau du stand de Dalimen, Ahmed Ouyahia a évoqué la situation économique du pays, après avoir écouté l’éditrice Dalila Nadjem parler des difficultés de l’industrie du livre.

 


« L’année dernière, le pays vivait douloureusement sur le plan financier. Cette année, le pays va mieux, même si c’est à crédit (planche à billets). L’argent circule un peu mieux. Il y a une meilleure activité pour les secteurs producteurs. Le livre doit se battre et vous, en tant qu’éditeur algérien, vous vous battez bien », a-t-il déclaré.

Au niveau de Dar El Oumma, Ouyahia a souhaité une meilleure circulation du livre algérien dans la région arabe. Comme, il a demandé à l’OPU (l’Office des publication universitaire), qui existe depuis 50 ans, de réduire le prix du livre « pour qu’il soit accessible à tous les étudiants ».

Le Nobel chinois de la littérature Mo Yan décoré par la Présidence

Avant de quitter le Palais des expositions, Ahmed Ouyahia a assisté, au niveau de la salle El Djazair, à une cérémonie organisée en l’honneur du prix Nobel de littérature chinois Mo Yan (2012). L’écrivain, qui visite pour la première fois l’Afrique, a reçu la Médaille du Athir, distinction offerte par le président de la République.

« J’ai lu des contes populaires des pays arabes et de l’Afrique. Ce monde me paraissait ambigu et insondable. Mais, à partir de ma visite en Algérie, je vais me rapprocher de plus en plus cette région de la planète. La littérature est un vecteur important de l’échange entre les peuples », a promis Mo Yan, auteur d’une centaine d’œuvres entre romans, nouvelles et contes, distribuées partout dans le monde.

C’est la première fois depuis sa création, au milieu des années 1980, que le Salon du livre d’Alger accueille un Prix Nobel de littérature.

« Pour nous, cela va offrir de nouvelles perspectives à la coopération culturelle entre nos deux pays dans les domaines de l’édition et de la littérature », a annoncé le vice-ministre chinois de la Culture Liang Yanshun.

Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, a annoncé, en marge de l’ouverture du Salon, que l’Algérie sera le pays invité d’honneur du salon du livre de La Havane, à Cuba, en 2019. Les cubains ont, selon lui, traduits 21 œuvres littéraires algériennes vers l’espagnol et doublé quatre films algériens.

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