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Ouyahia : « La corporation des médias se déploie d’une manière quelque peu anarchique »

Ouyahia : « La corporation des médias se déploie d’une manière quelque peu anarchique »

Une fois n’est pas coutume, Ahmed Ouyahia reconnaît que la corporation des médias se déploie dans l’anarchie. Mais s’il en minimise l’ampleur, il admet, cependant, concernant les télévisions privées, les limites de l’intervention de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel.

« Les deux dernières années ont enregistré la poursuite du développement des moyens de communication dans notre pays. Aujourd’hui, l’Algérie compte plus de 200 titres de presse écrite de diverses catégories, une quarantaine de chaines de télévisions, une cinquantaine de radios publiques nationales et locales, et plus d’une vingtaine de journaux électroniques. Il est vrai que toute cette corporation des médias se déploie d’une manière quelque peu anarchique, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel n’arrivant pas à exercer réellement son mandat alors que l’Autorité de régulation de la presse écrite n’est pas encore mise en place avec le concours de l’Exécutif mais aussi des deux chambres du Parlement », lit-on dans la déclaration de politique générale que le premier ministre est appelé à présenter lundi prochain devant le Parlement.

Ahmed Ouyahia n’explique pas les raisons qui font que l’instance dirigée par Zouaoui Benhamadi a les mains ligotées pour mettre de l’ordre dans le secteur audiovisuel marqué par de nombreux dérapages. Il n’évoque pas également les pressions qui se sont exercés sur certains médias alors que certains titres, faute de publicité, ont disparu du paysage médiatique.

Ahmed Ouyahia qui avait, dés son installation en août 2017, annoncé la mise en place de l’Autorité de régulation de la presse écrite à la fin de la même année, relayée par son ministre de la Communication, n’explique pas également les raisons de ce retard. Mieux, il semble s’en laver les mains. « En ce qui les concerne, les Pouvoirs publics poursuivent leurs efforts pour le développement de la presse locale (…) », note le document en égrenant, entre autres, le nombre de radios locales lancées, mais sans souffler mot sur l’absence de projets pour la création de radios privées.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Premier ministre nie même le monopole de l’État sur la publicité. « Enfin, c’est le lieu de préciser également que la publicité n’est guère contrôlée par l’État. En effet, sur un marché publicitaire annuel de 11,5 milliards DA, seuls 7,2 milliards DA empruntent le circuit de l’ANEP. De plus, cette manne publicitaire va à plus de 80% à la presse privée tous médias confondus ».

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