Ahmed Ouyahia a réagi ce lundi 25 février pour la première fois aux marches contre le cinquième mandat. « Un nombre important de citoyens sont sortis dans la rue dans plusieurs villes du pays, notamment vendredi dernier. Je rappelle que la Constitution garantit aux citoyens le droit du rassemblement pacifique dans le cadre de la loi. Dieu merci, toutes ces marches ont été pacifiques », a déclaré le Premier ministre lors de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant l’APN.
« Néanmoins, j’appelle tout le monde, notamment la société, à la vigilance, pour au moins deux raisons. D’abord parce que ces appels émanent de parties anonymes. Les appels ont été cette fois à des marches pacifiques, mais peuvent revêtir demain un caractère différent. La deuxième raison qui nous incite à inviter les citoyens à la vigilance, c’est la crainte de dérapages dangereux. On a eu hier un petit échantillon de ce risque de dérapage avec les appels aux élèves à marcher », a ajouté Ahmed Ouyahia qui n’a pas manqué de saluer le « professionnalisme des forces de sécurité » qui ont su préserver l’ordre public avec « des méthodes pacifiques également ».
Le Premier ministre a ensuite évoqué les « messages » de ces manifestations. « Mon premier commentaire concernent les messages liés à l’élection présidentielle. Je réaffirme que cette élection aura lieu dans moins de deux mois et sera pour notre peuple l’occasion de choisir en toute liberté et souveraineté. Tout le monde a le droit de soutenir un candidat ou de s’opposer à un candidat. Mais tout doit se faire à travers l’urne, de façon pacifique et civilisée », tranche-t-il. « Je pense qu’après tout ce qu’elle a vécu comme douleurs et connu comme réformes et développement, l’Algérie est arrivée aujourd’hui à cette possibilité de choisir dans le calme, pacifiquement et d’une manière civilisée. »
L’autre « message » commenté par Ouyahia, c’est celui des appels au « changement ». « Le président de la République s’est engagé, s’il est réélu, à organiser une conférence nationale de consensus sans précédent dans l’histoire de l’Algérie. Une conférence ouverte à tous et où tous les sujets pourront être débattus, à l’exception des constantes nationales et le caractère républicain de l’Etat. Ce sera une porte ouverte à tous, politiques, organisations sociales ou économiques ainsi que les représentants des jeunes pour apporter leurs propositions de changement, même un changement radical de la Constitution », a-t-il rappelé.
Ouyahia a conclu son intervention par un appel à la nécessité de préserver la stabilité : « Responsables ou simples citoyens, nous sommes tous les enfants d’un même peuple. On peut être d’accord ou diverger, mais nous sommes tous des enfants de l’Algérie, une Algérie qui a connu les larmes et la tragédie. Tout le peuple a le droit de vivre dans la paix et la stabilité (…) La loi garantit le droit de manifester pacifiquement et j’espère que l’expression continuera à se faire pacifiquement et que la démocratie algérienne en sortira victorieuse. »