Ahmed Ouyahia a réitéré ce jeudi 31 janvier son appel au président Bouteflika pour briguer un cinquième mandat. « Notre choix, nous l’avons fait et annoncé en juin dernier, c’est d’appeler le moudjahid Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat encore une fois », a déclaré Ahmed Ouyahia dans son discours d’ouverture de la session ordinaire du Conseil national du RND, ce jeudi 31 janvier.
M. Ouyahia a même laissé entendre que l’annonce de la candidature de Bouteflika est imminente. « En juin, nous avons lancé un appel et aujourd’hui, le 31 janvier 2019, nous commençons à entrevoir la lueur de la bougie de cet appel, et nous espérons qu’il se concrétisera », ajoute le SG du RND qui a fait part de son soulagement de la situation du pays et de son « optimisme pour l’avenir ».
« L’Algérie vit dans la stabilité et la paix après 14 ans de réconciliation nationale. Cette paix nous la devons à la réconciliation apportée par le président Bouteflika et les sacrifices des éléments de l’ANP et des services de sécurité (…) En 2018, nous avons réalisé des résultats satisfaisants sur le plan social et économique, d’autant plus qu’ils ont été obtenus dans une conjoncture loin de l’aisance financière (…) Si nous n’avons pas connu la situation des années 80, ni le recours au FMI, c’est grâce à la sagesse et aux décisions prises par le président Bouteflika qui a dirigé le pays pendant 20 ans », a rappelé Ouyahia.
Le SG du RND s’en est aussi pris aux « adeptes de la rupture », en allusion sans doute au candidat à l’élection présidentielle, Ali Ghediri : « Pour certains hommes politiques, l’avenir est dans le changement, pour ne pas dire dans la rupture. Moi, je dis que l’avenir est dans la continuité, parce que nous sommes un pays qui continue à se construire et qui remet de l’ordre dans la maison. »
Revenant sur les élections de renouvellement partiel du Sénat remportées largement par le FLN, le chef du RND s’est frontalement attaqué au vieux parti, sans le citer, en faisant état de « dépassements » lors des sénatoriales partielles.
« Le RND est sorti de cette bataille avec un sentiment amer. Ce sentiment n’est pas dû aux résultats obtenus par le RND, mais à cause des dépassements flagrants enregistrés dans certaines wilayas. Ce sentiment est aussi dû au recours à la violence vile qu’on a vue dans d’autres wilayas. En votre nom et en mon nom personnel, je dénonce avec force ces dépassements et ces dérapages qui ne servent ni la démocratie ni l’État de droit », a déploré Ouyahia, qui a par ailleurs salué « le courage, la discipline et l’engagement » des cadres et des élus locaux du parti « devant ce défi ».
« Ces dépassements ne nous éloigneront pas de notre engagement au service de l’Algérie ni de notre soutien au président Bouteflika », a-t-il ajouté. « A la veille de chaque scrutin, on fait des calculs sur notre compte. Personne ne peut voir en nous un parti d’opposition. Qu’ils nous relisent jour et nuit, ils ne peuvent pas nous classer comme des opposants. La seule raison de ces dépassements, c’est parce qu’on a peur de nous », a estimé Ahmed Ouyahia.
Ces attaques contre le FLN sont incompréhensibles, d’autant plus qu’elles interviennent à la veille de la réunion des partis de l’Alliance au cours de laquelle ils devraient apporter de concert leur soutien à la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat. C’est la première fois depuis la tenue des élections sénatoriales, il y a plus d’un mois, qu’Ouyahia tient un tel discours. Le soir même du scrutin, le 29 décembre, il ne s’était pas montré mauvais perdant. « Nous ne sommes pas contents des résultats, mais nous les acceptons", avait-il déclaré.